• J'ai vu l'aube ce matin.

    La lumière a d'abord vacillé, oscillé, comme si elle hésitait à entrer ; comme si elle était timide ou qu'elle refusait de nous dévoiler notre réalité.

    Je crois qu'elle a vu les chandelles sur mon chemin.

    Je crois qu'elle a vu les ruisseaux que tes larmes ont laissé sur le sentier.

    Je crois qu'elle a vu cet ange recroquevillé dans le noir de sa chambre.

    A compter les étoiles, à espérer l'infini, à guetter celle qui brille le plus fort ; celle qui veille sur elle.

    Peut-être qu'elle a compris que c'qu'on attendait tous, c'était une lumière qui réchaufferait not'e coeur, une bonne raison de sourire, un nouvel avenir.

    Alors la Lune a tiré sur le fil et les hommes l'ont vue tomber à la trappe, les étoiles dévaler les escaliers du ciel et le Soleil s'élancer dans le ciel ; les particules de la nuit se sont fendues et ont laissé échapper ces milles couleurs qui dessinent les levers du soleil.

    Tenu par ce serment venu de la nuit des temps, il s'est levé, ce matin pour nous éclairer.

    Il a fait des vagues sur son chemin, il a tracé sa route et nous a fait promettre d'habiter cette nouvelle journée et de pas la laisser passer.

    Il a glissé sur l'azur et dans un sourire a refermé son manteau sur lui.

    Et dans un regard, il a caché "à demain".

    Comme une promesse, un arc-en-ciel auquel s'accrocher, s'aggripper, se shooter ; histoire qu'on tombe pas d'nos nuages.

     

    Maéli.


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  • Musique : http://www.youtube.com/watch?v=eG7OgXb1UNs

     

    Je t'ai croisé ce matin.

    Tu avais l'air bien, mieux qu'avant.

    Entre deux feuilles d'automne, entre deux sourires.

    Tu m'as pas vue.

    Je me suis souvenue.

    Ça t'arrive aussi, parfois ?

    Ou c'est juste moi, qui joue à saute mouton avec le temps ?

    Tu es beau quand tu aimes, tu étais splendide quand tu m'aimais.

    La nuit est venue.

    Dans les passants, dans les amoureux, j'ai vu c'qu'on aurait pu dev'nir, c'que j'ai fait dévier, comment je t'ai expulsé du train, comment, en freinant, j'ai tout arrêté, et comment t'es parti, expulsé, t'écraser droit dans l'mur ; tout ça pour mon cœur esseulé.

    Pour un cœur qu'une étoile filante a embarqué...

    Les souvenirs sont des fantômes qui savent refroidir mon cœur là où ils l'ont réchauffé. A nos étreintes, à nos baisers, à notre amour. 

    Même s'il a fini brisé.

    I' faut qu'j'arrête ou alors mon étoile risque de finir par me passer sous l'nez, ou alors je n'aurais plus de navire, ou alors cette fois j'aurais été vraiment stupide. Et coupable.

    Et brisée.

    Comme une feuille de papier qu'on déchire lentement, qu'on étire, les fleurs s'étiolent, pleurent s'arrachent, s'accrochent, mon étoile me manque ; manque qui me lance et chaque jour qui passe te rend irréel.

    Alors, un soir d'hiver, Apollinaire s'est chargé de m'apporter, sur les lèvre d'un ange, ce murmure "il est grand temps de rallumer les étoiles"...

    En disant ça, il en a rallumé une, qui veille et qui compte bien s'il le faut tendre les flammes à chacune de ces étoiles...

    Quoiqu'il lui en coûte.

     

    Maéli.

    A Marion, mon Apollinaire, mon éclair, mon papillon.

    A Maylis, ma lampe de poche, ma lumière, mon étincelle, mon éternelle.

    A John, parce que l'infini n'existe pas, parce que c'est toi ; parce que tu m'as rallumée, comme on pose une flamme sur la mèche d'une étoile, d'une bougie, dans un murmure, dans une caresse ; mon tout, mon horizon qu'a défié le temps et les distances.


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  • Musique : http://www.youtube.com/watch?v=VstyN3ww3_4

     

    J'avais épuisé mon encre, déployé mes ailes, j'allais décoller ; et j'ai froissé le papier.

    Il a valsé dans la pièce, des milliers de pages de livres ont virevolté.

    T'as posé ta main sur mon coeur.

    Mon écriture, c'est mon ancre ; je dérive, tu sais, les ports voulaient pas d'mon navire.

    Tu m'as dit je suis sourde et tu as entendu les notes de mon chagrin.

    Tu m'as dit je suis aveugle et tu as crié mon bonheur.

    Tu m'as dit je suis muette, et tes mots ont percé mon coeur.

    Un jour, comme ça, t'as débarqué, et c'est toujours la même histoire j'ai pas voulu d'ton ombre. C'est toujours la même histoire et les fils et les noeuds et les éclats dans tes prunelles qui me hurlent ce que j'ai aujourd'hui oublié : comment j'ai pu être aussi stupide ?!

    J'm'apprêtais à écrire ce texte qui m'envahissait et je suis tombé sur ces mots.

    A ma sirène, tu sais si bien nager, pourquoi croire que tu finiras par te noyer ?

    Est-ce qu'on peut m'aimer ? 

    Tout est compliqué avec moi.

    Est-ce que je mérite...?

    Ces question faut les poser au silence, histoire qu'elles s'effacent dans un grand coup de vent, dans un regard noir, faut leur claquer la porte au nez ; non mais vous rigolez ??

    Mérite implique jugement, mais qui on est ? 

    Qui s'est jamais dit qu'il était bizarre ?

    Dis-moi mon losange, mon baiser, mon ange descendu sur terre ?

    Beauté des rayons.

    Glissement des crayons.

    Tu sais que j'ai jamais fini la chanson ?

    Un homme peut pas oublier, d'façon.

    J't'ai jamais dit ?

    Hein, personne t'as expliqué, personne t'as raconté ; pour la météore. Personne t'as encore hurlé que t'es un trésor ?

    Personne t'as mis au courant, que t'étais une étoile qui filait dans l'vent ? Qu'on est comme ça, nous, les humains, des milliers d'étincelles à concurrencer le soleil ?

    Personne t'as expliqué que qui que tu sois, y a une âme, qu'arpente son ch'min et qui t'attend.

    Qui t'attend.

    Que vos destinées d'étoiles filantes vont entrer en collision, que y a pas de mérite quand on parle d'amour, la vie te posera pas la question, elle choisira pour toi, que vous exploserez, que vous nous apprendrez à aimer ; il existe une âme qui est faite de la même chaleur d'étoile que toi.

    Qui t'attend.

    Alors, en la cherchant, on sème les bougies ; comme ça, il te retrouvera.

     

    Maéli.

    Demain, "j't'ai croisé"...

    A un ange descendu du ciel, qui r'prend le boulot d'Apollinaire...


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  • Tout aurait pu être différent, tu crois pas ?

    Comment en est-on arrivés là ?

    Oh ma fleur aux petites clochettes, l'hiver te recouvre et j'ignore quand on se reverra...

    Me pleures-tu, des soirs ?

    Quand le ciel pâlit ou que le soleil explose, ça t'arrive de penser à moi ?

    Je navigue, je dérive, frétille frégate doucement emportée par le vent qui se demande si son coeur est sur la côte, ou encore accroché aux doigts de son étoile.

    Poussière de lumière, tu as traversé ma nuit.

    Renversé mes rêves, aussi.

    Ça t'arrive de te dire que rien n'aurait pu se passer ? Qu'on aurait pu ne pas se croiser, ne pas se heurter, ne pas décoller ; ne pas tomber

    amoureux ?

    "Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire" m'a murmuré Apollinaire, en haut de cette colline, ce soir polaire et j'aurais voulu lui répondre que non, c'était mon coeur...

    La morsure de l'hiver le fissure et tu me manques...

    Alors on allume les chandelles, comme pour allumer des étoiles...

     

    Maéli.


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  • Ça aurait pu être simple, tu crois pas ?

    On aurait pu vaciller, se retrouver, et puis au final, être à côté.

    On aurait pu y croire, se laisser porter, et ne pas oublier le courant qui nous emporte, s'en abreuver.

    Mes mots sont des taches d'encres sur le papier, ils changeront pas l'passé, j'le sais.

    Je peux pas écrire des chansons que tout l'monde entendra, même toi, je peux pas faire le tableau que tu verras, demain, en cours d'histoire ni le film que tu regarderas demain soir, mais peut-être que je peux me frayer un ch'min dans leur tête, et un jour dans la tienne.

    J'suis qu'un grain d'sable, tu sais.

    "J'avais été damné par l'arc-en-ciel" m'a dit Rimbaud et j'ai fini par y croire.

    Excus'moi, j'suis dans l'brouillard, je sais plus où j'vais, mes mots vont plus vite que mon coeur, l'erreur me rattrape et j'ai perdu mon effaceur.

    Alors, j'ai pris ma lampe à huile, dans mon garage, c'matin et j'ai compté sur la bonté.

     

    Maéli.

    Poétiquement perdue...


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  • Si on cessait enfin d'avoir peur ?

    Si on sortait enfin de nos trous, et qu'on osait rêver grand ?

    Si tu prenais enfin le vent ?

    Oh l'espoir qu'est-ce que c'est grand, qu'est-ce que ça pousse en avant, qu'est-ce que ça rend vivant ; mon coeur bat tellement que j'en oublie comment dormir.

    Oser saisir la guitare, arracher deux trois accords dissonants et rêver d'harmonie, de talent ; oser attraper le pinceau, barbouiller, et y voir nos pensées étalées.

    Si, enfin, j'empruntais le chemin qui mène là où je veux, là où je serais celle que je veux être, là où tout m'emmène et m'entraîne et seule la peur me freine...

    Alors oser rêver grand, tomber de haut ou alors s'envoler ; pour ça, il faut choisir de croire.

    Oser rêver, oser risquer.

    La vie ne tient qu'à un fil et le bonheur qu'à un pas ; saisir la note juste, je suis la seule à pouvoir reconnaître la mienne, alors...

     

    Maéli.

    "Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin", Marguerite Yourcenar


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