• A lire avec une tisane au creux des mains

     

    Je te vois par la fenêtre comme une feuille fragile qui tremblote qui frémit qui virevolte ; on pourrait presque dire que tu danses, comédienne, tu pourrais encore prétendre longtemps que tout va bien et que le chemin est là, devant toi 

    et tu es un rubis au fond du puits au fond du puits qui joue à cache cache

    Eh oui, maman, tu veux que je te dise quoi ; y a pas d'pause, je peux pas faire pouce, la vie me cédera pas le passage jusqu'à ce que j'ai retrouvé l'usage de mes jambes et de mon corps

    On piétine et on s'égratigne ; l'amour a frappé et je suis une feuille déchirée

    Le monde n'a pas de piliers, arrêtez don' de prétendre poser des briques, les murs sont faits pour être détruits 

    On est sur un pont ; qui va nous tenter 

    La musique fait des allers retours et l'on rit, entre deux larmes et deux gouttes sur le papier deux antidotes et deux blessures ; je suis une toupie, un yo yo j'ai tiré les dés ils étaient pipés

    j'ai tiré les dés et c'est dans mon coeur que tu as dégringolé.

    Je t'aime mais pas toi ; l'éclat de mon rire a brisé le soleil en deux et la vie se venge.

    Je suis un château de lego et le Lune est passée par là, d'un coup de pied, et j'ai beau courir courir courir et crier à Lune ; la page

    est écrite.

    Et son menton qui me dit que maintenant j'ai plus qu'à la tourner mais j'ai perdu la boussole si bien que quel côté est le passé ? 

    On joue tous à des jeux dangereux avec nos coeurs en cristal sans même en connaître les règles ; c'est si bon mais l'atterrissage fait pas d'cadeaux.

    Pour un temps, je suis l'origami d'un avion qui attend une autre peau, un autre lendemain, un coeur de rechange, un docteur, pour sortir dehors à nouveau.

     

    Maéli

     


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  • Faut alléger la montgolfière et tout jeter à la mer

    Je suis toute égratignée, je suis trop fragile ; je marche sur du feu et encore une fois 

    je me demande

    en toutes lettres, en majuscules ; en gouttelettes rouges sur le tapis de neige, sur le palier de la maison

    je me demande

    Hein, pourquoi donc ?

    Le parapluie fêlé danse doucement dans le vent,  les corbeaux tournoient tournoient et murmurent, "ça ira mieux demain" et l'on entend ce froissement du tissu qui rétorque "dites-moi au moins 

    pourquoi je suis si vulnérable pourquoi un rien me brise le coeur pourquoi je tombe amoureuse aussi facilement et que d'un même mouvement chaque fois cendrillon éclate mon coeur avec ses souliers de verre"

    et tout n'est plus que poussières...

    J'ai jamais eu le droit à des réponses.

    Alors, pour une fois.

     

    Maéli


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  • J'ai peur pour toi

    peur que mon tronc se plie sous le vent que je quand je souris je cueille la pluie sur mes joues ; j'ai peur du mur au bout de la route et je me dis que t'appuies sur l'accélération et que je suis

    im

    puissante.

    Oh ma perle de Chine, ma lumière dans le noir ; c'est le blackout et d'un coup tous les panneaux clignotent dans tous les sens

    J'erre dans le vent comme les graines des sentiments qui fleurissent périssent s'enflamment et s'éteignent ; je parle aux miroirs aux étoiles et aux nuages comme s'ils savaient ce qui se passe, où l'on va, ce que je ressens

    J'ai peur pour toi

    et je nage un peu dans la boue, un peu dans le ciel ; je chavire doux navire parmi les gouttes qui tombent, pareils à des trésors et des filets

    et je pleure et je ris ;

    Et à la pluie le soleil se mêle s'entremêle et le tapis de rubis se déroule...

     

    Maéli

    Amnésie demain ;)


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  • Pourquoi tes yeux mentent comme ça ?

    La rivière dans mon coeur s'est rouverte.

    On fait tous des choix. Tu peux remballer ta pitié, je serais pas la roue de rechange, qu'on huile bien au cas où, mais substituable, hein. On me garde pas sous la main si jamais et on m'étouffe pas comme ça t'arranges.

    Je suis pas une poupée.

    Tirons notre révérence, murmure mon coeur, voici mon chapeau voici mon drapeau ; tu veux la maison les meubles la voiture ? 

    Ma blessure est mon affaire, prends donc mes habits, ce dont tu as besoin, mon sourire est mon seul diamant. Alors, maintenant, va-t-en.

    Les branches de l'arbre craquent sous les hurlements du vent, personne n'en voudra à personne.

    C'est toujours la même chose, hein ?

    Dites-moi où est le problème, pour une fois.

    C'est à croire que vous pouvez même pas vous regardez dans un miroir.

    Vous me vendez des sourires et des couteaux passent sous les manteaux. Tu m'as prise dans tes bras pour me passer à tabac.

    C'est la faute à personne, hein.

    D'un coup, mes ailes sont lourdes et l'on se demande si la boussole nous lâchera pas ; d'un coup, les nuages balayent tout et emportent l'espoir que je tenais à bout de bras ; je suis aveugle.

    Mon navire pleure sa peinture, la coque se craquelle et encore une fois personne ne me dira pourquoi. Encore une fois, on me dira que ça n'a pas suffi. Personne me dira pourquoi mon coeur est plein d'amour pour toi quand le tient sonne creux quand je frappe à la porte ; ahah encore du vent qui souffle et qui m'emportera.

    On bricolera -mon coeur et moi- des radeaux sur le levant, et puis tant pis. Ça nous apprendra à être si sensible, à aimer si fort, à tout donner dans un sourire.

    Mais on s'arrêtera pas pour autant.

     

    Maéli

    Besoin de lâcher du lest.

    Si c'est pour vous, vous le savez forcément.


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  • La caresse du vent de printemps, mes lèvres entrouvertes, le sel de la sueur ; sa voix qui hurle murmure chante virevolte se rapproche et se dérobe, nos corps qui ondulent au son de ses mots et de ses vibrations.

    C'est comme respirer à nouveau .

    Tout va si vite, maman, tout va si vite et j'ai même pas peur ; ça fait bien longtemps que je n'ai plus le guidon en main. 

    Les jours, tombent, comme des cadeaux -et parfois même des bombes- sur mon chemin, et je les prends dans mes bras, on dirait des fleurs qui éclosent et jamais ne se fanent...

    Le soleil veille, là-haut, à ce qu'on n'oublie pas qui est le maître ; j'ai même plus le temps de penser.

    Le temps a pris une couleur bizarre, celle du clavier qui se dérobe sous mes doigts et qui joue cette mélodie inattendue ; verres qui se brisent, arc-en-ciel dans nos coeurs et écorchures au creux de nos draps. Je suis un parapluie dans le vent, une goutte de pluie dans la nuit, sous les lampadaires, un soleil qui se réveille, doucement...

    Je sais p'us rien vous savez, j'ai pas peur de demain, je prends ce qu'il me donne, c'est pour ça les gouttières, pour récupérer la pluie, je sais pas où je vais ni d'où je viens, mes mains tracent des arc de cercles au fusain à la plume, je sais pas quoi en faire où ça ira quel goût ça aura mais c'est étrange 

    comme mes pensées ne passent plus à travers les filets du temps.

    C'est déroutant, c'est beau, c'est bizarre, c'est tangent, ça tangue un peu et l'imperfection de ces instants est si belle...

    Ouvrez les doigts, murmure le vent, vous verrez l'orchidée s'ouvrir, étirer ses pétales, fleurir ou sourire, on n'a pas encore décidé...

     

    Maéli

    Dans un frisson


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  • Je me rappelle d'une femme éclatante, élancée, lumineuse et voilà que cette femme est fripée, tassée, ses yeux tirent tirent pour laisser passer un peu de lumière. Il y a comme un filtre autour d'elle, comme si elle ne laissait plus si bien passer la lumière.

    Elle se cache sous son manteau noir et long, ses cheveux aussi sont teints en noir -où est passé l'auburn et les boucles ?-, elle me regarde avec deux yeux pleins de tendresse, mais deux yeux qui semblent pleurer en permanence.

    On tire deux chaises qui grincent sous la table, on s'assoit, se fixe ; et le silence attend, patiemment, entre nous, joue au pendu, rit. Dans son sac, il porte nos réponses.

    Mes prunelles, sont deux paniers trop pleins de questions.

    Maman lance une bouteille à la mer, pleine d'espoir : 

    -Alors, tu ne te souviens pas ?

    Je hoche la tête.

    J'ai les yeux brillants, ils pétillent et je savoure sur ma langue le son de sa voix.

    Naïa...

    -Sophie, ce n'est pas la première fois.

    Je déglutis difficilement.

    -Sophie, tu sors le soir avec tes nouveaux amis, et tu bois. Encore et encore ; ça vous amuse mais pas moi. Tu as vu dans quel état tu es ?

    J'avoue que je suis un peu perdue ; une enclume tombe dans mon estomac. Ma mère, ma mère que je n'ai pas vu depuis depuis...? me fait la leçon. Encore. Je n'en ai même aucun souvenir.

    Mais je me tais ; je l'ai mérité, non ?

    Elle doit bien savoir pourquoi je fais tout ça ?

    -Oui, j'ai disparu, Sophie. Trois mois. C'était le temps dont j'avais besoin pour me remettre de tous ces événements, Henri qui se mariait, moi qui vieillissait, toi, toujours incapable de prendre soin de toi. Ma solitude...

    "J'en avais besoin, Sophie. Et je t'ai appelé, un soir. Je t'ai dit de me retrouver à la gare, avant que je ne reparte voir un homme que j'avais rencontré. Tu es allée chercher Henri pour lui dire que tu m'avais enfin retrouvée, que j'étais revenue, pour lui dire de venir avec toi.

    " Mais il était tard et Henri a perdu ses moyens. Ça faisait beaucoup sur ses épaules, tu ne te rendais pas compte. Il était jeune marié avec un bébé, une femme à s'occuper, il souffrait de mon absence et tes frasques pesaient lourds.

    "Tu as passé la nuit à l'hôpital et tu lui en as toujours voulu parce que tu avais raté le rendez vous et qu'il ne te croyait pas"

    Une voix a interrompu ma mère, alors que ses mots volaient d'elle à moi, une voix que je ne voulais pas entendre, surtout pas maintenant :

    -Alors, on fait faux bond à sa meilleure amie ?

     

    Maéli


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