• Inquiète, moi ? 

    Je tremble. Les entrailles serrées.

    Ma louve j'aimerai courir mais je suis paralysée. Le monde entier tourne et le soleil brille pourtant je suis à l'étroit.

    Je ne sais d'oû cette peur me vient.

    D'un vent qui s'amuse ou d'une maison qui prend froid ? 

    Rien n'a de consistance que le regard que l'on pose sur les choses... et la ville devant moi est un désert, tout se floute.

    Aurais-je peur ?

    Ma louve, j'ai perdu ta trace et je suis comme une boussole qui panique ; où est donc passé mon or -nord ?  

    Je t'ai tatoué sur ma peau et soudain je cherche frénétiquement sur mon corps cette trace qui nous relie ; et d'un coup mon monde s'écroule et se reconstruit, c'est dans une épine que tout s'est figé et sa pointe n'est que l'angoisse de savoir si tout va si tu t'en vas 

    Pourquoi suis-je effrayée ?  

    Seraient-ces mes poches trouées qui me font dire certains soirs que les diamants s'en vont ; ou mes yeux obsédés par ces pierres tombées derrière qui reflètent encore le soleil ? 

    J'ai été bête. 

    Peut être n'est-ce qu'un sursaut, un vague mouvement de panique insensé. Un rien du tout ; une vague qui s'écorche sur les rochers car elle s'est trompée de rivage. 

    Mais si c'était vrai ?  

    Ma louve, j'ai trouvé cette peur de te perdre dans sa tanière, les poils hérissés et les oreilles aux aguets.  

    J'ai toujours cru bien faire et un mur tombe ; alors derrière tout ça, je trouve ce vide immense qui me dit que si je donne tout peut être que cela les convaincra de ne partir... 

    Un verrou saute et un sanglot m'échappe ; car si le coffre fort a sauté ce soir  c'est que j'ai l'impression de n'être pas assez pour toi. D'être comme écrasée par cette idée : je ne te mérite pas. 

    Ma lanterne ma luciole ; mon hirondelle et mon Andromède.  

    Je suis terrorisée à l'idée de ne pas suffire.

    J'attends pas la Lune ni les toujours qui nous font mentir, j'aimerais juste que tu dessines une étoile sur mes paupières fermées le temps que je retrouve la vue.

    J'veux pas que tu me mousses ou que tu le dises que mes peurs sont stupides, j'avais juste besoin de les souffler dans le vent pour les effrayer

     j'avais juste besoin de partir à la recherche d'un trésor pour te le donner. 

     

    Je t'aime, vraiment.

    Je crois que je deviens un peu folle sans toi. Tu me manques

     

    Maéli


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  • C'est comme une mélodie familière qui surgit de nulle part et qui danse autour d'un feu, sous ton crâne...

    Comme un nouveau départ qui réveille des fleurs plantées il y a des années ; le monde n'en est qu'à l'aube, n'attendons pas de savoir la fin pour écrire l'histoire

    celle que tu me racontais, dans ces contes

    car si tu savais la fin, aurais-tu sauté ?

    aurais-tu connu le bonheur au-delà toutes limites ?

    Parfois, le soir, blottie tout contre toi, je t'écoutais dépeindre un autre monde ; la tête posée sur ta poitrine, je sentais vibrer tes cordes vocales et battre ton coeur et mon plus beau rêve n'était pas dans tes mots mais dans la vérité de ces instants

    et si le bonheur était simplement de vivre les choses vraiment ?

    Je ris pendant que l'abeille butine sa fleur ; des étincelles quittent les pétales et tourbillonnent dans les airs. Une femme éternue mais je ne peux quitter cette petite étoile qui danse qui danse pour encore quelques instants

    qui ne volera que pour ces uniques secondes

    et je suis éblouie par sa beauté.

     

    Maéli


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  • Alors, c'est ça ?

    Encore une fois ? 

    Le tic tac de la pluie sur mes carreaux, comme une mélodies ; ce murmure de la chair qui s'ouvre dans le silence d'un soir. 

    La rougeur, l'éclat de la vie qui s'en va qui s'échappe et qu'on ne retient pas ; pas cette fois ?

    Et la douleur, lancinante qui lance sa flèche en plein dans la cible quand la plaie s'est ouverte...

    C'est une farce gigantesque qui consiste en quoi exactement ? Toucher le ciel, sentir battre ses ailes dans le vent ; sentir souffler la liberté dans le temps, sentir la terre sous ses pieds nus et se sentir vivant, incroyablement vivant 

    jusqu'à sauter 

    pour entendre cette voix qui vient des entrailles de l'être aimé et qui te répète encore et encore qu'il n'y a personne pour te rattraper

    et que tout espoir a pris la fuite 

    Peut être que c'est cette fois où tu te dis que tout est différent ; où rien ne l'est en effet, que ton coeur qui est déjà naufragé avant d'avoir commencé le voyage

    où bien que ces tendances suicidaires n'ont pas changé, simplement sa capacité à aimer ; qui s'est décuplé ?

    où bien cette rose qui s'apprête à éclore, dans ta cage thoracique, entre les battements de coeur et le souffle du temps ?

    Mais c'est ça, qui m'attend encore ? Quelqu'un qui ne m'aime pas pour moi...

     

    Maéli


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