• Peut-on mettre des mots sur l’absence ?

    Le temps, ondule par vagues et je dérive.

    Dans mes mains le sable s’effrite et se perd dans le vent. Il revient à la dune auquel il appartient.

    Je voudrais coller des mots à ce qui nous relie, pouvoir le placer dans l’espace et le temps, mais rien à faire, tout s’échappe. Les mots s’envolent et se transforment en mouvements ; ils sont la marée qui lèche le rivage, le soleil qui brille à son zénith, la tempête de neige. Le volcan qui éclate en un feu d’artifice.

    J’en perds le nord. Ma boussole était mon cœur mais je ne sais plus la lire.

    Je ne peux pas t’écrire ; tu te rends compte de la frustration que tu représentes ?

    Peut-on nommer l’ineffable ?

    Comment dit-on que tu me manques sans le dire ?

    Le sable retournera à sa dune, et si jamais, un matin tu ouvres ta fenêtre et que sur le rebord quelques grains se sont égarés, alors tu sauras que je ne t’oublie pas.

     

    Maéli


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  • La colère comme un manteau drape mes pas ; les flocons se transforment en pluie au contact de ma peau. J’ai la braise au fond des yeux. Je me sens pareille à un bulldozer dans la rue.

    Mon cou craque. J’inspire profondément.

    L’air fume autour de moi.

    Mais qu’est-ce que tu veux ? Que je devienne quelqu’un d’autre car qui je suis ne te convient pas ?

    Oh mais quelle idiote, un peu plus et je disais oui ; je courbais l’échine. Encore à troquer ton âme pour un peu d’amour…

    Un volcan bouillonne et craquèle mon cœur. Quand comprendrai-je enfin la leçon ?

    Va voir ailleurs si tu veux quelqu’un d’autre.

    Je perds mon temps et mon énergie ; je m’use à être celle qu’ils attendent de moi pour quoi ?  Un peu de tendresse, une caresse ? Un peu d’amour, la certitude que tu restes ?

    A chaque fois, je me dis qu’on ne t’y prendra plus à croire aux promesses, à te laisser attendrir par les toujours et les jamais, et à faire pour « faire plaisir »…

    Mais dès que j’ai le dos tourné, je te retrouve encore à quémander un peu d’amour, au détour d’un service, dans le creux de quelques heures ; mais les gens ne restent jamais longtemps, n’est-ce pas ?

    S’ils ne t’aiment pas pour qui tu es vraiment, alors tu peux être sûre qu’ils ne sont que passagers.

    Maéli


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  • Je suis rentrée et j’avais envie d’écrire. Vous savez quand c’était la dernière fois que ça m’est arrivé ? Pas moi.

    Le soleil brille, haut dans le ciel, il danse dans les bras des arbres et se dérobe à nos regards ; cligne cligne des yeux et fais tourbillonner ta robe, car l’été est arrivé sans frapper et l’on ignore pour combien de temps il va rester.

    Les oiseaux chantent et les gens sourient et nous sommes heureux sans raison. Car là est peut-être enfouie la cause du bonheur le plus grand : il n’a pas de raison.

    Il échappe à tout raisonnement mathématiques ou de causes conséquences, c’est bien pour cela que les artistes et les amoureux ont trouvé le bonheur là où il les attend : dans leur demeure intérieure.

    Les fleurs éclosent et tourbillonnent dans le vent, je me laisserai bien porter. Mon esprit est ailleurs, toujours prêt de toi, et pourtant il fait bon d’être ici.

    Je vis entre deux mondes et je me suis égarée en cherchant le chemin du retour. Mon étoile du nord avait changé de position.

    Ce soir, je suis rentrée et je n’avais rien à raconter, j’ai fait comme avant. Les mots m’attendaient, dans les tréfonds de mon âme. Mon trésor.

    Il fait si bon soudain de respirer.

    Maéli


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  • Avant que tu n’arrives, tout allait bien. J’avais trouvé mon prince charmant : mon coeur rentrait dans les rails.

    T’as posé tes mains sur ma peau et il était trop tard. Je pouvais dire ce que je voulais, mais quand je t’ai quitté, tout a déraillé. Je rêvais de la mauvaise personne, le monde était à l’envers et je me réveillais en pleurant.

    A quoi servent les mots ? Avec eux j’ai construit un conte de fées qui s’est écroulé ; un mensonge qui m’a sauté à la figure.

    M’ont-ils trahie ?

    Je t’ai enfoui dans un tiroir, et chaque fois que ton regard s’imprimait sur mes paupières, je les fermais, fort, pour surpasser la douleur qui pressait mon monde intérieur.

    Avec la complicité des mots, j’ai tissé une existence qui menaçait de me détruire.

    Les fils de ma tapisserie ont cédé et je ne sais plus quoi faire.

    Mais quand je ferme les yeux, je ne suis pas là, je suis de nouveau dans tes bras. Ce qui m’est tombé dessus avec toi, c’était que je ne savais pas ce qu’était l’amour.

    L’amour, ma balise et ma bouée en mer ; ma boussole et mon châle l’hiver, égaré au milieu de la neige et de tes baisers.

    A quoi servent les mots aujourd’hui ? Tu les as coiffés au poteau.

    Maéli


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  • https://www.youtube.com/watch?v=Wk008ADh4iY

     

    Comme un cri de rage.

    Orage sans colère. La pluie s'est abattue sur les toits. Un chien aboie au loin. La douce musique de la pluie sur les fenêtres me ramène à mon champ de bataille ; à ma grenade dégoupillée nichée dans ma cage thoracique.

    Je voudrais hurler à la Lune que peu importe le temps et les kilomètres, je ne crois pas à tout ça. Pourtant, quand je ferme les yeux ou que je regarde dans un miroir, ce sont tes pupilles que je vois. 

    Aussi claires que l'océan.

    Même si tu n'es pas là, tu es partout avec moi.

    Je voudrais me mettre au milieu de la route et crier au monde l'injustice de ton absence ; me faire prendre en flagrant délit par les feux d'une voiture et te dire que je t'aime.

    Non, je ne dirais rien de tout ça. Ni que tu me manques ni que je tiens à toi ; je ferais comme si je pouvais me passer de tout ça.

    Le chagrin et la colère se la jouent au bras de fer, mais les seuls bras que je veux ne sont pas là. C'est le seul endroit où je me sens vraiment vivante et je voudrais m'embraser et je voudrais vivre mais il me paraît que je ne sais pas vraiment ce que c'est...

     

    Maéli

    qui regoûte aux mots; doucement mais sûrement


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  • Je n'ai pas arrêté d'écrire. J'ai simplement cherché ma page, entre les lignes; j'ai cherché ma place dans ce qu'on appelle l'existence. 

    Je n'ai pas arrêté d'écrire. J'ai vécu quelque chose qui dépasse les mots. Alors je suis restée, à fixer mon écran d'ordinateur sans pouvoir toucher les mots ; sans qu'ils ne sonnent juste.

    Je n'ai pas trouvé grand-chose, à vrai dire, je me fraie un passage, à la recherche du ciel. Il me faut du bleu et de l'infini ; des étendues vertes et des océans. Des forêt pour crier à pleins poumons et effrayer les loups qui tentent de faire leur empire dans mes montagnes ; et des champs de coquelicot pour rire à pleins poumons et courir nus pieds sans m'arrêter.

    La liberté. 

    Je ne suis pas revenue ; je ne suis jamais partie. Je m'égare dans mon cœur, au milieu des ruelles et des sentiments ; une ville entière se déploie dans mon intérieur ; la vois-tu, dans le creux de mes yeux, quand tu arrives à saisir mon regard ?

    La vérité c'est que je ne sais plus pourquoi j'écris. 

     

    Maéli

    De retour ?


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