• Dakkar

    Je me suis réveillée, dans les branches.

    Elles ont craqué et je suis tombée.

    Toucher terre, épouser le sol, froissement du tissu dans l'air ; je t'ai retrouvé. 

    Ça va vraiment, dis-moi ?

    Les cloches sonnent et je traverse la ville, courant courant dans mes draps blancs, le soleil se lève et il faut célébrer ce nouveau jour ; pardonne-moi, je ne suis pas arrivée à temps.

    Tisser le temps, peigner les instants, avec des souvenirs, et y mettre des éclats d'rire, comme des perles ; de toute façon, on oubliera. Presque tout ça.

    De toute façon, restera qu'un nuage vague, qu'une impression ; qu'une esquisse, qui danse sur l'horizon.

    Les bateaux quittent le port, et celui qui m'a fait tourner, bouleverser trébucher, aller droit ? Part et s'en va ; sans voile et sans magie, il quitte ta plage. 

    La Lune mène à la baguette la mer, qui monte et redescend, tout finit par s'échouer là, même les souvenirs enfouis ; j'ai perdu une boucle d'oreille sur le pas de ta porte.

    Si j'étais sincère, je dirais tu me manques ; si je jouais pas à cache cache dans les nuages...

    Pour cette fois, la fleur a fleuri sans moi ; je suis démunie, alors j'avance, ma proue fend l'air, ma proue fend le temps et mon dakkar traversera l'univers.

    L'or reflète les rayons du soleil, c'est pour ça que comme les diamants, on l'acquiert au prix du sang ? 

    Il est penché toute la journée, il frappe frappe sa mère, il frappe la pierre pour en extraire des bouts de lumières ; il sue, et cette pioche dans la pierre, c'est comme une dague qui, au son des pacs dans la pierre, pique et brûle ses muscles. Et ce soir il est rentré, y avait presque rien à manger. Et demain ce sera le même cinéma, et hier aussi ; mais ça n'existe plus, ça n'existe plus.

    La vie file et le fuit, pour un bout de lumière qu'il ne possédera jamais, pour un bout de lumière dont il s'en fout ; la survie d'abord, mamma mia. 

    La vie file, et il aimerait leur dire, que la lumière il l'a trouvé, qu'il la cueille tous les soirs, avec son fils dans le ciel, du haut de la colline qui surplombe les mines, que la lumière on la possède pas, que ça marche pas comme ça...

    Je suis tombée de mon arbre et j'ai fait une tache sur mon cahier.

    Désolée, j'ai failli oublier quel jour on était.

     

    Maéli.

    La suite de Reflet demain ou lundi.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 18 Février 2015 à 13:05

    Ambiance particulière dans ce texte, on se laisse embarquer dans une sorte de faux rythme. C'est déroutant, mais original.

    2
    Mercredi 18 Février 2015 à 21:55

    Mercii :)

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