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Elle et le vide
(Si...http://www.youtube.com/watch?v=8cDOzrLpM8A )
Le vide : Pourquoi tu as sauté ?
Elle : J'ai cru que le monde vivrait mieux sans moi.
Le vide :...
Elle :...
Le vide : Pourquoi es-tombée ?
Elle fronçant les sourcils : J'ai sauté.
Le vide : Tu pensais pouvoir voler ?
Elle : N'est-ce pas ce que j'ai fait ?
Le vide : Maintenant, tu crois pouvoir tout recommencer ?
Elle : Maintenant, je suis coincée ?
Le vide : Pourquoi es-tu tombée ?
Elle : J'ai sauté.
Le vide :...
Elle : Saut de l'ange. Silence. Je flotte entre deux mondes. Âme errante.
Le vide hurle : Pourquoi ??
Elle : Tu ne devrais pas dire ça. C'était au trou, là, au fond de moi, de dire ça. A quoi ai-je le droit, maintenant ?
Le vide : Regarde-les pleurer, regarde-les tourner en rond, regarde-les avancer, reculer, faire un pas sur le côté, hésiter, repartir, rire, aimer, mourir ; tu savais ce qui allait arriver ; pourquoi as-tu sauté ?
Elle a laissé le silence se suspendre :...
S'arrêter.
Le vide : Pourquoi es-tu tombée ?
Elle : J'ai plongé.
Le vide : Le monde s'en fout, tu le sais ?
Elle : Qui l'ignore encore ?
Ignorance, insouciance, rires, inconstances. Circonstances.
Insolence, violence.
Le vide : La fleur fanera, le soleil se lèvera, la tempête le renversera, l'oiseau s'envolera ; tu le sais, ça ?
Elle, les yeux dans le vide : Le monde s'en fout. Nous ne sommes rien mais nous sommes tout. On ne peut rien sans nous mais l'on peut tout.
Le vide :..Et ça t'as déchiré ?
Elle : Ça m'a brûlée, ça a posé cette première larme sur mon bras, ça soulevé les cendres à mes pieds, ça a coulé dans mes veines, comme ce poison, là bas, coule de ses mots, ça m'a transpercé comme des milliers de flèches, qui traversent mon corps, sans le voir. Est-ce si peu, une existence ?
Le vide : Pourquoi as-tu sauté ?
Elle : Je n'ai pas sauté, j'ai pris mon élan pour l'autre monde ; j'ai posé un pied dans le vide, dans ce tout, j'ai marché sur l'air, j'ai écarté mes ailes, j'ai défié la vie, saut de l'ange, départ étrange, j'ai échappé à cet ici où l'on se tue à petit feu pour un ailleurs où l'on se libère de toutes nos peurs.
Une erreur ? Je ne crois pas. Je n'avais juste pas compris le pouvoir de la vie, le pouvoir d'une âme, d'un instant, d'un sourire, d'une larme ; aujourd'hui ma chair n'est plus que cendres mais il y a au moins une chose à laquelle je peux prétendre : cette flamme qui brûle en moi.
La mort ??
Ceci n'est pas une fin.
"Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière", Victor Hugo
Maéli.
Ps : Ceux qui aiment ne meurent jamais vraiment.
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Commentaires
C'est presque déroutant mais intéressant. Tu as de la belle inspiration si ça se dit :)