• Et la nuit je sors sur le balcon

    "Hijos del verbo amar", Pablo Lopez

     

    Et la nuit je sors sur le balcon 

    et la nuit je cours, sur un toit, en haut du monde ; le froid fume autour de moi

    Les lumières rendent l'univers plus flou autour de moi, je peux en gommer les contours et lui inventer de nouveaux horizons ; dans les frissons du monde à venir, je cherche la chaleur d'autres êtres

    pendus comme des marionnettes au ciel ; chandelles vacillantes 

     

    Et la nuit je sors sur le balcon

    et je voudrais crier jusqu'au bout du monde à m'en crever les poumons, à m'en arracher des larmes

    à partir en flammes

    A quel point ce monde est beau ; à quel point j'aime la vie 

    et j'aimerais que ces hurlements à la Lune, viennent jusque dans vos rêves, réchauffer ces diamants qui nous servent de coeur et faire entrer la lumière qui guérit par nos failles nos faiblesses nos blessures 

    Retourner la Terre 

     

    Et quand la nuit vient, je sors sur le balcon

    Le coeur dans mes doigts, qui s'effrite dans le vent ; le coeur en sang le coeur en morceaux 

                                                                ou alors un trou au milieu de la poitrine 

    et le vide vide v    i     d      e   comme compagnon 

    Et comme couverture, la douleur du monde ; le journal télé, les cris des voisins, les chamailleries incessantes, nos douleurs, nos déceptions, et cet ultime coup de poing et je tombe à genoux

    en espérant que mes murmures iront jusqu'aux étoiles avec sur ses ailes assez d'amour  ; que mes prières changeront le monde ; que mes silences et mon manque aillent trouver les bras des morts

    Sur un toit, en haut du monde, offrande j'ai posé mon cœur ; pour tout ce qui m'a été donné, pour toutes mes erreurs.

    Sur un toit, dans un ailleurs, dans un refuge, j'ai posé mon cœur ; pour que la pluie viennent le laver de toutes ses cicatrices et que la rosée le fasse de nouveau pétiller.

    Et l'aube, nous ramène à la vie ; d'un battement de cœur, au dessus du précipice. L'équilibre est rompu, nous ne serons jamais en sécurité et l'amour est le plus grand danger et la plus grande liberté.

     

    Un murmure.

    Mes pieds contre le bitume. 

    Un haut, sur un bout du monde.

     

    Maéli

    « Faire parler le silenceVous allez vibrer de toutes vos cellules »

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