• Il faut partir

    Comme c’est étrange. Cela fait des jours que je me dis qu’il faut que je parte, qu’il n’est plus temps ; qu’ici il n’y a plus grand-chose de bon pour moi. Qu’il me faut une nouvelle conquête, de grandes découvertes ; quelque chose d’infini pour remplir mon cœur.

    Alors je te regarde doucement me tourner le dos, et quelle sensation étrange étreint mon cœur…

    Je vous observe, tous les deux et j’ai l’impression de voir à travers un miroir. Elle et toi c’était un peu moi et toi ; sauf que je suis toujours là.

    Tu lui prends la main, comme tu faisais avec moi et le rouge lui monte aux joues. Personne ne remarque. Je pensais partir et cette pensée m’étreint, celle que tu n’as plus besoin de moi, de toute façon. D’où vient cette sensation de faire pot de fleur dans sa propre existence ?

    Je sais, tu ne m’oublieras pas pour ce que j’ai fait. Mais peu importe qui je suis, n’est-ce pas ?

    Ça va faire plusieurs mois que je n’arrive pas à te quitter. Alors j’ai fait semblant longtemps ; doucement, les choses se mettent à leur juste place mais il y a une part de moi qui voudrait rester encore un peu. Juste un tout petit peu.

    Bientôt, le masque prendra feu. Je cherche la liberté, tu sais.

    Cela fait si longtemps que je sais qu’il faut faire mes bagages, changer ces habitudes. Aller voir ailleurs. Prendre l’air. Mais j’ai comme un peu peur, je crois.

    Pourquoi ne peut-on pas quitter nos illusions, qui, nous le savons, nous rongent de l’intérieur ?

    Dis… Tu ne m’en voudras pas ?

    Ça fait bien longtemps que je dois partir, mais je n’arrive pas à tourner le dos à ce qui m’a rendue si stable. Je me suis dit que j’en avais besoin ; je me suis dit aussi que je ne pouvais pas te laisser.

    J’ai le cœur lourd de m’être tant enchaînée. J’ai le visage fatigué d’avoir tant prétendu.

    Je fais doucement sauter les verrous de mes chaînes. Uns à uns.

     

    Ça pourra prendre du temps, mais je sais maintenant que toi aussi tu es déjà loin. C’est étrange comme ce souffle de liberté à un goût amer. Je ne pensais pas que c’était si dur de ne pas s’accrocher.

     

    Maéli 

    « L'amour »

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