• Lâcher prise


    Assise sur le bord de l’eau, je regarde les bateaux partir. Ils quittent le rivage ou viennent s’amarrer. Le paysage est d’une douceur…

     

    L’eau clapote et mes pieds nus dansent en formant des cercles continus dans la mer.

    Je me suis retirée de mon existence, pour regarder d’un peu plus haut ; d’un peu plus loin. Mon cœur est calme. Il s’est tu.

    Une fois la tempête passée, le silence qui règne est toujours assourdissant.

    Les questions ont été emportées par la marée ; et quand la douleur revient sur la pointe des pieds, elle est toujours au coude à coude avec la confiance.

    Je ferme les yeux.

    On m’a dit de lâcher prise, de cesser de tirer sur la corde ; de remettre au temps. Je respire.

    Le ciel est d’une pâleur hivernale…

    Des corbeaux coassent et tournent dans le ciel. J’aimerais leur dire que je sais voler, j’aimerais leur demander est-ce que vous voulez jouer ?

    Je n’aurais pas refusé une main dans la mienne, une présence rassurante et stable ; je pense à ton odeur et je m’évade. Je fais la grimace, les yeux fermés. On avait dit que c’était bien de se détacher.

    Mais comment tu fais quand on est comme des aimants ?

    Parfois je me demande pourquoi et comment je me mets dans des situations aussi compliquées. Et puis je me rappelle que ça n’a pas d’importance, qu’il faut laisser le temps faire ; revenir au centre du monde,nous même.

    Car c’est là qu’est caché le bonheur, n’est-ce pas ?

    Et quand j’arrive à arrêter ces pensées qui tourbillonnent dans mon crâne ; que je me fige et que soudain tout se tait devant cette idée rassurante : le vrai soleil est dans ton cœur et pas ailleurs.

    Il y a quelques années, j’aurais été prostrée dans ma douleur ; ç’aurait été l’apocalypse, avec des explosions, des larmes et du sang sur la page. C’est étrange, d’être à la fois si fragile et si solide…

    Alors à maman qui dit que je suis dans la tourmente, j’ai une lanterne dans mon cœur et une étoile, qui brille plus fort encore quand la nuit tombe ; le soir, la nuit me prend dans ses bras et m’enveloppe tendrement. Ce n’est qu’un moment.

    La vague est un peu plus forte que les précédentes et vient m’éclabousser. Je ris. Sourire rend heureux. Lâcher prise et laisser le temps faire.

    Avec de l’amour et de la patience, on arrive à tout.

     

    Mais pour l’instant, le bonheur est là, à l’intérieur et il n’attend pas.

     

    Maéli

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