• Le lampadaire vacille

    https://www.youtube.com/watch?v=37zPu-hCy3I

     

    J'écris à l'heure où le temps s'est arrêté ; suspendu aux étoiles ou accroché à un bout de la Lune. A l'heure où tout semble immobile, hormis la brise et ses caresses.

    J'ai pris les quelques mots que j'avais dans la poche pour les poser sur la table pour voir quelles phrases je pourrais faire ; ça m'a paru perdu d'avance. J'aurais pu me saigner à blanc pour voir si quelque part ils m'en restaient, des bien cachés.

    Mais il faut croire que je ne t'aime pas assez.

    Le lampadaire vacille. Mon coeur chancelle.

    Je frissonne, dans le noir ; et il me semble que ma voix aussi.

    J'ai mis les mots au placard pour me couper en deux et oublier ce que ça faisait ; de perdre un bout de soi ;

    les larmes montent, jusqu'à une colline, un point de vue, d'où elles pourraient dévaler la montagne

    Oui j'ai coupé le pont et j'ai sabordé le navire, et alors ?!

    Je hurle comme un chien aboie désespérément, comme un con qui appelle au miracle et dont la voie déraille et qui devient soudain muet

    Je les aimais de tout mon coeur ; ils ont marché dessus parce que je ne les aimais pas assez, je fais quoi avec cette poussière dans les bras, le sang coagule et pourtant ne cicatrise pas !

    J'ai perdu les pédales pour des mensonges et des silences ; j'ai hurlé à l'aide dans cette salle aseptisée

    et tu as à peine ouvert les persiennes

    Coup sur coup

    ils ont cassé mon corps comme on brise une noix, j'en avais des éclats plantés jusque dans les mains ; 

    du bout des doigts, ils ont pris mon coeur et ils l'ont tiraillé comme un drap

    Les trains filent dans la nuit, et je suis immobile,dans mon carré d'immeuble qui ne plus laisse échapper de lumière ; j'ai tout éteint. Même le lampadaire en bas grésille.

    J'attends la levée des étoiles. 

    J'ai posé une porte blindée ; on a mis les moyens. Pour te laisser partir et ne pas te retenir, pour ne pas laisser les blessures devenir rivières, pour avancer et sans regarder en arrière ; est-ce que ça me réussit ?

    Ne rien ressentir, c'est le prix de la force ? 

    Regarder les gens assis dans la rue et ne plus sentir son coeur se briser, te regarder sourire et ne plus se souvenir du goût qu'à le paradis, marcher à une vitesse inédite quand seule la vie ne nous attend pas ;

    l'indifférence, c'est ça le prix de la liberté ?

    Mais quelle arnaque, j'ai perdu les mots dans cet exposé ; mais quelle embrouille, j'y ai laissé une part de moi. 

    les larmes guettent, le long de mes barreaux, il faut détruire ce mur ; se protéger, ça me réussit pas, décidément.

     Il me faut des émotions fortes pour briser la coquille.

     

    Maéli

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