Les mines qu tu as commandées ont bien explosé, mon amour.

Je t'écris pour te dire que c'est une guerre finie avant même d'être commencée.

Le ciel est tombé sur la Terre, l'a entourée de ses bras, depuis la nuit des temps, il l'enlace pour tenter de la réchauffer, elle est malade, pour la première fois depuis longtemps elle a le tournis.

J'suis tombée amoureuse oh mon Dieu j'ai perdu l'équilibre j'ai construit des châteaux ; mais t'as gagné, la mer est remontée et les a emportés.

Quelques mots pour dire, voilà, c'est fini.

Tu m'aurais dit c'est fini c'est comme ça c'est la vie et t'aurais clos le livre ; c'est dev'nu trop facile à dire.

Et dans tes classeurs, i' sont où tes rêves ?

Et dans ta musique, il est où ton chagrin ?

Mais darling, t'as fermé tes paupières, et ta voix s'est élevée, il y a des siècles que tes promesses ont brisé, pour laisser parler ton coeur sur un fil qui vacille qui vacille qui frétille et qui pourtant pétille.

Alors t'as ouvert tes yeux ; et j'ai vu des constellations.

Et c'est pas parce que tu les as emporté dans ton sac que j'oublierai mes rêves, nos rêves réalisés suspendus au plafond, t'as oublié qu'on pouvait pas nous retirer ça, hein, c'est comme le fil qui nous unit, un fil qui relie les gens, tu veux briser ça comment ? Je n'oublie pas mes promesses pour autant.

Personne t'as dit que je les tiendrais ?

Tu t'en souviens, toi, au moins ?

Le courant m'emporte, et c'est pas des pianos qui tombent du ciel qui vont m'arrêter, c'est trop tard, maintenant que je sais voler, c'est trop tard, maintenant que je veux y retourner.

Le courant me transporte et me murmure qu'on ira plus loin cette fois, plus vite et plus haut, qu'on décrochera la Lune, je m'habille du manteau des étoiles quand je sors la nuit ; personne t'as dit que je rêvais de voir la Terre d'une météore ?

Maéli.