Sa voix m'emporte et me berce, doucement, sur le mistral ; je rêve de demain et je regarde hier. Parfois, j'ai l'impression que je fais tout foirer. C'est incroyable.

Ou alors le temps passe, et tourne les pages, doucement, et je ne suis pas encore prête à let go, comme on dit.

Je m'accroche je m'écorche sur les rives du passé ; je porte encore l'oreille aux coquillages pour entendre le bruit de la mer.

Mais où est passé le voile de l'été ?

Le soleil marche à grands pas et s'apprête à boucler la dernière année lycée et l'on se dit que peut-être peut-être ça aurait dû durer ; que le monde comme on l'a toujours connu c'est bientôt fini.

Et c'est étrange cette sensation qui mélange l'excitation -la liberté danse sous mon nez- et cette angoisse un peu sourde qui fait que mes pensées ne prennent la rive que du futur assez lointain pour qu'il ne soit qu'une destination ; et pas tout ce que je vais quitter.

Alors aussi, j'ai envie de mettre un coup de poing dans le nez dans notre société et lui hurler, aussi fort que possible, mais pourquoi t'as érigé l'échec au rang de drame ? Parce que ouais, j'ai une trouille monstre de me planter ; et pourtant j'ai confiance. 

On compte les perles sur le collier de notre enfance, avant de le ranger dans un tiroir, pour nos enfants, nos petits-enfants ; en espérant que quand c'était notre tour, on a saisi toutes les opportunités.

Maéli