• Lettre à mon Hélène

    Hélène douce Hélène, belle Hélène...

    Le vent souffle sur le rivage, les pieds se mêlent au sable, et il fait froid, si froid, et tu grelottes entre mes doigts, tu glisses et tu te dérobes à moi.

    Des soirs, je pense à toi.

    Des fois, quand mon navire dérive, en eaux troubles, je me dis que tu ne me parles plus, que la distance nous a rendues muettes, qu'on ne sait plus parler que quand le coeur saigne ; des fois, j'ai pleuré ton absence et ton silence.

    Il y a cette voix, au fond de moi qui me murmure que tes plages ne sont pas forcément plus ensoleillées, ou même moins tourmentées que les miennes, mais c'est juste que tu n'en dis rien ; ça n'importe pas ?

    Si, bien sûr.

    Et il y a cette autre voix qui me dit que c'est OK, que c'est normal et l'autre qui hurle que nan, nan, nan parce que mes pensées sont illusoires et elles me répondent que ton silence me rend inutile.

    Je suis comme un coquillage sans l'écho de la mer, je sonne creux et l'on ne me garde même pas en souvenirs de vacances car j'encombre trop. J'en rirais presque.

    Les gens donnent peu torts à ces mots faux et horribles.

    J'attends l'aube, Hélène, et quelque chose me dit que tu es juste à côté de moi, à guetter les rayons du soleil.

    Les nuages pleurent et la seule chose que je demande, c'est parle moi. 

    J'm'en fous que tu prennes de mes nouvelles, ça fait plus plaisir d'avoir des tiennes ; et dans ma tempête, je crois que j'ai préféré me dire que tu jouais sous le soleil pendant que j'agonisais dans mon puits. C'est faux et injuste.

    Hélène, ma voix est au creux de tes veines, comme l'est la tienne...

    Je cours dans les vignes, et je me souviens de nos mots d'avenirs, de nos esquisses, je me souviens et je tire sur ses souvenirs pour ne pas que tu partes. Reste. 

    J'préfère que la Lune percute la Terre plutôt que d'entendre que le monde est beau si ce n'est qu'une face de la pièce de monnaie ; j'préfère t'entendre paniquer ou pleurer plutôt que rire et dire ça va. Même si c'est qu'un grain de sable dans un rouage, pas si gros que ça, qui grippe doucement contre ton coeur ; j'en f'rais pas l'apocalypse, ce sont pas mes mots qui le retireront, mais j'ai besoin d'être là pour toi.

    Ma louve, on a dit la courte échelle et je sais que ton monde t'aspire, je te promets que je le sais, je me répète chaque jour que tu danses dans ton tourbillon, et je t'envoie, dans le vent, un sifflotement qui te dit que ça va pas forcément à chaque instant, mais ça ira. Qui te dit que je suis pas si loin que ça...

    T'inquiète pas pour tout ça, t'inquiète pas pour demain, pour Thomas, pour le monde entier : on va danser sur la Lune. Les doutes sont des épines dans nos pieds qu'on retire pas souvent de suite, mais peut-être que je peux t'aider.

    Hélène, je suis sur le pont du navire, et dans le froid de la nuit, il y a une lumière qui clignote quelque soit le temps, quelque soit l'heure ; qui me pardonnera tout. Il y a une lumière qui s'est allumée et qui n'a jamais failli, quoiqu'on en dise. Même si je suis crevée et ça m'horripile que tu me dises de me détendre parce que si je t'en parle, c'est que ça me prend en grippe ; parce que mes pensées déraillent et te font croire que t'es pas à la hauteur ; parce que je sais pas ce qui m'arrive mais je vois le monde à l'envers.

    Tout s'est retourné, mais y a une lumière, y a un diamant qui brille dans la nuit. Y a comme un murmure nocturne qui me dit je te suivrais où que tu ailles.

    Y a un feu de cheminée, dans mon coeur, et devant, y a une pépite d'or qui guette ; qui remettra du bois à chaque fois que le brasier s'essouffle.

    La première à avoir vu la Lune me déshabiller en plein soleil, et bien celle qui a attrapé le temps et nous sommes liées.

    Comment tu pourrais croire que maintenant ne construit pas demain ? Comment il pourrait croire que tu n'es rien qu'un jouet ?

    Rien que quelqu'un avec c'est bon de passer son temps ?

    Alors s'il croit ça : il n'a rien compris. La flèche de Cupidon ne l'a pas aveuglé mais blessé ? Tu rigoles... T'as pas vu la file d'attente, derrière son épaule, alors.

    Et puis même, c'est pas un mec qui va choisir du sens de la boussole de tes sentiments, c'est le navire qui chavire, novembre passe et son manteau de feuilles porte en lui les graines qui sèment demain, alors si tu ne crois pas en demain ni en toi, crois en moi.

    On dansera sous la pluie, on fera des feux de camp sur la plage à 4h, on se réchauffera avec des plateaux nutellas, on rira des cyclistes et de leurs panneaux de verre sur le dos, on rira à en exploser le ciel, on posera nos coeurs sur le tapis, comme des cartes, avec le relief, les vallées les montagnes, les rivières, les villages détruits et les montgolfières tombées du ciel.

    On chantera à tue tête qu'on est jeunes et que rien nous arrêtera, on attendra que le soleil se lève pour se coucher, on veillera sur ceux qui nous manquent, on posera des briques pour on-sait-pas-quoi, qui nous serviront demains, on fera des loukoums et des trucs étranges qui nous font baver d'envie, on dansera dans la rue et on pleurera dans les gares.

    On verra le Cap Horn, on ira à l'opéra à Vienne, on marchera dans les montagnes au Maroc, on se fera prendre en photo devant le taj mahal, on fera du vélo à Bangkok, on regardera le soleil se lever dans le Colorado, on se laissera bercer par le monde dans toute sa complexité...

    On n'arrêtera jamais de rêver.

    Je me tiendrais debout, même si des millions de kilomètres nous séparent, à ton côté, comme si le train n'avait pas décollé, je me tiendrais debout et je poserai mes mots au creux de ton coeur pour que tu n'oublies jamais, 

    que je t'aime depuis hier et pour toujours et que tu es la plus précieuse des pierres....

     

    Maéli

    Ps : Tu es le plus grand feu d'artifice que j'ai jamais vu, et je crois que je suis loin d'imaginer à quel point ton sourire a jamais fait exploser la matière.

    PPS : Je suis pas parfaite, loin de là, je sais, mais mon coeur a fait de son mieux... Je t'aime. 

     

    PPPs : Ce n'est peut-être pas une prouesse littéraire, mais il fallait le dire.

    « CorinneDéraille mes pensées »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :