• Lettre à mon hirondelle perdue

    Le désert est aride sous mes pieds. Je sais, tu m'en veux.

    Le monde s'effrite doucement devant nos yeux. Je sais que tu ne liras pas cette lettre.

    Le soleil brille et pourtant il pleut. Les oiseaux dansent et chantent mais mon coeur est lourd, lourd comme une ancre qui chercherait le centre de la Terre, pour prendre pied ; comme un dernier poids qui s'évertuerait à me briser les ailes.

    J'ai vu le Ciel.

    Oh mon hirondelle, comment en est-on arrivé là ?

    Je cherche l'arc-en-ciel, il pleut si fort sur les toits et le soleil est pourtant là ; mais quel paradoxe.  Je voulais pas ça. 

    Désolée d'avoir saboté notre navire. Désolée d'avoir balancé la grenade que j'avais dans la main.

    Je pouvais plus jouer l'insouciance devant tes mensonges, la colère a construit son empire, il fallait faire sauter le volcan ; mais tu ne m'as pas laissé le temps et voilà que tout part en flammes.

    Pourquoi n'as-tu pas été là ? Pourquoi ne peut-on pas parler comme deux êtres qui s'aiment, sans se juger ? Pourquoi, oh oui, pourquoi ne peux-tu pas reconnaître que pour une fois, toi aussi tu peux avoir tort ?

    Désolée si j'ai pas su mettre les limites à temps et si aujourd'hui, je demande de changer les heures de marée ; désolée si tu vois le monde s'effondrer mais j'étais plus bien dans notre amitié.

    Un oiseau quitte sa branche et les nuages s’amoncellent, autour d'un de leur ami solitaire.

    Je cherche la liberté et avec toi mes mots sont filtrés par ta fierté : je voulais être avec toi en t  o   u   t   e    s    i   n    c   é   r    i    té.

    L'été s'envole et les papillons aussi. Désolée si on a pas su s'écouter ; j'ai la rage au ventre car oui, je savais que tu étais prête à tout sacrifier pour ton rêve, mais j'espérais que notre amitié y survivrai.

    J'ai de la rancœur en tartines et j'arrive pas à prendre de la distance ; il me faut sortir de ce schéma à répétitions. J'ai compris que toi ça t'allait, mais pas moi, pas moi. Je cherche la liberté. 

    Désolée si j'ai pas su t'aimer.

     

    J'espérais que ça nous délivrerai toutes les deux. Mais il parait que l'on ne cesse pas d'aimer ; et j'en suis désolée pour nous.

    Désolée que nos incompréhensions, nos lâchetés, nos petites trahisons à nous mêmes nous aient menées sur un pont. Désolée si j'ai pris la décision de parler et que tu n'as pas voulu entendre ; désolée si le pont part en feu.

    Désolée car moi aussi j'ai été persuadée que l'on arriverait à surmonter ça ensemble ; désolée si je m'envole et tu t'enfonces. Je voulais pas partir sans toi.

     

    Vole, vole, petit trésor, car il est temps de quitter ce rivage...

    Désolée que ce soit achevé comme ça... Prenons le début au mot et allons vers d'autres horizons.

    Je te souhaite la lumière du monde, 

     

    Maéli

    PS :Si par hasard un jour tu tombes sur ce post, il est pour nous, Lourdes.

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