• Lettre à qui j'étais

    Vous êtes partis et j'ai cru devenir aveugle.

    Unes à unes les lumières de vos étoiles se sont fondues dans la pénombre.

    J'ai cru devenir folle.

    Le silence était si pesant que les cris hystériques, effrayées de mes pensées résonnaient sur les parois de la nuit ; le silence était si bruyant que j'ai cru que plus jamais je n'entendrais.

    Et pour oublier ce qui nous liait, je me suis noyée.

    Noyée, noyée au fond des eaux sombres du lac.

    Oui, monsieur peut-être que je suis une angoissée, mais j'ai choisi d'avoir confiance parce que mon sourire est un miracle.

    Je suis un verre plusieurs fois brisé, je suis la pluie qui a croisé le soleil, je suis la lumière réverbérée par la neige.

    J'ai construit mon ciel, et juste avant que je n'ouvre la porte, en équilibre sur un nuage, les piliers du temple se sont effondrés.

    J'ai toujours rêvé de voler.

    Non, je ne suis pas une angoissée mais je suis une éponge qui n'a pas encore appris à s'essorer. Je suis une éponge qui absorbe absorbe tout ce qui l'entoure.

    Je suis une éponge qui tient pas dans les foules, qui tient pas la colère la tristesse la morosité ; complètement lessivée et vulnérable. Je suis la corde que le monde use, et il n'y peut rien.

    Je suis l'éponge qui nettoie les tables, qui recoud les ailes des anges blessés jusqu'à ce qu'ils puissent s'envoler ; je suis une éponge brisée.

    Les mots m'ont sauvées du noir qui m'avait noyée ; ils m'ont sortie de l'eau, ils m'ont réappris à marcher, à boire, à courir. Les mots me déshabillent, les mots comme porte-manteau les soirs de journées trop longues, les mots comme lame, les mots comme pose-fardeau, comme plongée dans la mer de mon coeur.

    Les mots pour ressentir.

    Alors est revenu l'amour de la vie après la volonté de s'en sortir.

    Et je me suis mise à courir.

    Mon problème à moi c'est que je prends tout. Tout tout tout et que je n'arriverai jamais à donner autant que ce que l'on m'a donné.

    J'ai toujours rêvé de voler.

    Il y a des moments où mes silences s'égarent sur une feuille, dans mon souffle jusqu'aux lames de mon harmonica, dans mes doigts qui grattent à déchirer le ciel, pour y laisser un bout de moi ; je me suis relevée.

    La vie est magique.

    Et le temps n'a plus d'importance.

     

    Maéli.

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 12 Octobre 2015 à 12:43

    J'ai dû mettre mes lunettes de soleil tellement je suis éblouie par ce texte. Tu saurais être le personnage de la chanson "Give unto me" d'Evanescence. Direct ça m'a fait penser à ce titre. Tes mots sont juste magiques.

    2
    Mardi 13 Octobre 2015 à 19:33

    Waouh... Merci

    J'irais écouter la chanson ;)

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