• Le sable crisse sous tes orteils, qui creusent, plus profond encore le rivage ; dans l’espoir peut-être de trouver enfin un sol stable.

    Rien n’est sûr.

    Du regard, je fixe l’horizon. J’ai encore failli me rétamer la gueule.

    Heureusement que t’étais là. Solide ma louve, lumineuse ma bougie.

    Le soleil a doucement posé sa tête sur l’océan, disparaissant progressivement dans une étreinte aimante.

    Ta main est là, tendue, au cas où je trébucherai ; ta présence me tient chaud au cœur. L’hiver est un peu rude sur mes rêves et mes amours, mais tu parais si solide à côté de moi ; quand tu sais poser les bons mots sur mes blessures, ou tirer du passé les bons dossiers.

    Et si tu dérapes, j’aimerais que tu saches que je suis là, les bras grands ouverts, j’ai allumé un feu dans la cheminée ; on pourra le regarder crépiter et nous rappeler les feux d’artifices qu’on veut pour nos vies. On pourra danser à en perdre la tête, chanter à tue tête à s’en briser la voix ; ou alors on pourra se taire et entendre nos cœurs battre, sentir nos ciels qui se déchirent y mettre le feu ou alors recoudre paisiblement nos manteaux.

    Je t’envoie tout plein d’amour de mon rivage, pour que t’en fourres pleins les poches, pour que t’en aies à faire déborder ton sac, et à remplir ton cœur à ras bord ; un être fini peut contenir l’infini.

    Je t’envoie assez de joies pour allumer le ciel ; les étoiles tombent unes à unes dans tes bras.

    Il m’est arrivé de t’entendre rire et de me souvenir la chance que j’avais de t’avoir. Ou que tes mots percutent mon cœur si fort au point de me dire en plein dans le mile. Je voulais juste que tu saches, ma louve, ma luciole, que t’es bien plus précieuse que quoi que ce soit, que j’ai pas de trésor plus grand dans mon existence.

    Je regarde la Lune et Andromède et je me dis que le monde est si petit à côté de ce que tu es pour moi.

    La mer lèche le rivage et je respire les embruns, le cœur apaisé.

    Parfois, je m’arrête quelques instants et je me demande comme j’ai fait pour avoir autant de chance ? Avec tout ce que tu as vu de moi, tu n’es pas partie en courant ; tu es restée, avec constance. Tu ne m’as pas jugée.

    Parfois, je suis écrasée par le poids de tout ce qu’on a traversé ensemble. Ça m’emplit tellement c’est grand.

    La plage s’étend à l’infini, et pourtant mes orteils ont heurté quelque chose de dur, comme la pierre. Quelque chose de brillant et d’authentique. Un diamant 34 carats avec les flammes du monde à l’intérieur.

    La vie est vaste et l’on est si vite perdu, n’est-ce pas ?

    Mais j’ai un diamant au creux de la main pour refléter le soleil les jours d’été et pour scintiller comme un phare dans la nuit.

    Depuis quelques temps, j’ai l’impression de redécouvrir à quel point tu es formidable. Ton cœur est si grand qu’on pourrait y loger l’univers… ; et s’il n’y avait que ça.

    Depuis quelques temps, j’ai l’impression d’ouvrir les yeux et de me dire à quel point on se complète. Tu fais ma force là où je faiblis. Et j’espère que c’est réciproque.

    Merci.

    C’est si petit.

     

     

    Je t’aime <3

     

    Maéli


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  • Et le ciel se trouble derrière mes paupières ; de l’autre côté du monde, au-delà de cette barrière de verre, l’invisible chavire.

    Tu l’as vu venir, n’est-ce pas ?

    Le froid s’infiltre sous les portes, la buée se dessine sur les fenêtres et dehors je fume lorsque je ris ; l’hiver transforme le monde et nos cœurs.

    Les arbres dénudés chantent encore leurs quelques couleurs chatoyantes et frissonnent sous le givre. Dehors a sorti sa parure de fêtes ; la nuit elle-même est illuminée.

    Il neige en plein Paris.

    Mes éclats de rire montent dans mon intérieur, viennent réchauffer ma cage thoracique, ils m’emplissent de cette sensation exquise qu’on appelle le bonheur.

    L’hiver.

    Mon cœur est ailleurs. Il y a comme une voix qui lui dit, dans un murmure, qu’on a assez joué au chat et à la souris, la partie est finie. N’est-ce pas qu’elle est terminée ?

    La nuit étend son empire au-dehors et la musique se déverse dans mes oreilles, comme dans l’espoir de me soulager. Ecrire pour faire crier ses blessures ; se regarder dans le miroir et se dire que tout ira mieux demain.

    J’ai jamais voulu qu’on en arrive là, tu sais. Tu en as choisi une autre et puis la machine s’est engrangée et tes choix n’ont pas percuté les miens.

    Tu as laissé ton cœur murmurer dans cette pièce au fond du couloir…

    Je vois pas très net mais tu veux la vérité ?

    Il fut un été, où le temps d’un instant une vague d’amour m’a emplie alors que je te regardais dans les yeux. Et puis j’ai vu ton regard se poser sur un être aimé. J’ai compris qu’il fallait se méfier.

    J’ai fermé la porte.

    L’hiver picote au-dehors ; les derniers passants augmentent le pas. Le bois crépite dans les cheminées et le froid danse sur nos peaux et gare à ceux qui n’y prennent pas garde, le froid touche aussi les cœurs.

    J’ai su presque tout de suite qu’il y aurait quelque chose avec lui. Qui j’ai voulu protéger ? Lui, moi, toi ? J’ai aimé, sans regarder ailleurs ; je m’y suis perdue, je m’y suis trouvée.

    Je sais que tu attends sur le pas de la porte, que tu viens régulièrement vérifier que personne d’autre que toi n’était entré. Parce qu’il n’a absolument rien fait de cela. Mon cœur a trouvé la paix dans ses yeux ; son sourire me ramène à la maison, au bonheur.

    Il ne tient pas à moi pour qui je suis mais pour ce que je suis, il n’essaie pas d’accumuler les BA pour m’acheter, je ne pourrai pas t’expliquer pourquoi lui et pas toi.

    Une couche d’obscurité a dû s’abattre sur ton toit, peut-être sur ton monde intérieur aussi.

    J’ai essayé de me protéger, et puis toi et lui aussi ; parce que rien n’est arrivé au fond. Mais j’ai compris qu’il était temps que je te laisse partir si tu en avais besoin, parce que j’ai compris que je t’aime et que ce n’est pas suffisant et qu’il n’est pas bon pour toi que tu perdes ton temps avec moi.

     

    Parce que je crois que c’est important pour toi de savoir ça,

     

    Maéli

    Qui cherche les bons mots 


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  • A l’ineffable,

     

    Je croyais qu’on rencontre l’amour que les soirs de pleines Lune, ou ces jours où tout est à l’envers, -où j’ai pas eu le temps de me brosser les dents, où j’ai enfilé le premier truc que j’avais sous la main- mais ce jour-là, il avait tout l’air d’être ordinaire.

    Et je pensais que l’on ne pouvait aimer que cette part de moi qui rentre dans les cases ; celle dans laquelle je me sens à l’étroit. Je pensais que ce que j’ai caché dans mes yeux ne se verrait pas, qu’il ne suffirait pas pour être aimé. J’en avais oublié que le reste n’était pas moi.

    Pour autant, je suis assise tout contre toi sur un canapé où il y aurait la place pour garder cette distance entre nous et il nous parle, comme il sait si bien faire. Ta chaleur contre la mienne, j’avais oublié que l’amour était si simple…

    Nos yeux se croisent et il y a comme une lumière qui passe d’un bout à l’autre de nos univers ; je suis à l’envers, je suis auprès des étoiles et je ne voudrais être nulle part ailleurs.

    A l’ineffable, le merveilleux, qui est entré sur la pointe des pieds dans ma vie ; si bien qu’il en est devenu obsédant…

    Je pensais que l’amour c’était facile, qu’ouvrir son cœur à l’autre, l’étranger, ne demandait que de la volonté ; et tu sais quoi ? J’avais tort.

    Tu m’as mise face à moi-même ; j’étais en colère d’être face à mon reflet. L’amour est une tempête et ta présence et ton absence est entrée dans ma chambre et en à mis tous les tiroirs à l’envers. Mes blessures, écartelées, ont rugi dans le silence. La colère.

    Mais pas un jour ne passe sans que je ne pense à toi.

    Il y a des détails qui se rappellent à moi, quand je marche dans le froid ou quand je devrais restée concentre –ton odeur, ton rire, la couleur de tes yeux, la douceur de tes mains. Et le monde entier me prend dans ses bras en attendant que tu trouves le courage de m’étreindre.

    A l’ineffable, la bougie posée sur mon balcon qui supporte toutes intempéries ; je savais qu’il faudrait batailler, pas que le paradis pouvait descendre sur Terre comme un voile ou comme deux yeux qui s’ouvrent sans rien dire.

    Rien n’est fait et pourtant je sais.

     

    Depuis que tu es là, les mots se dérobent sous mes pas. C’est étrange.

     

    Maéli 


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  • Je voulais pas le dire comme ça : mais je t’en veux. Un peu, beaucoup, pas du tout.

    Ton rire me manque. Il s’écrase, sous mes paupières, un cristal qui se brise en éclat. Un fantôme, un mirage, qui éclate comme s’il n’était rien ;

    ; rien qu’un souvenir

    Et tu me dis à demain mais le temps s’égare, il s’est aussi perdu sur les bords de Seine, dans Paris sous un soleil d’automne, et parfois il trébuche sur les pavés ; et tu n’es pas là. Et tu n’es pas là.

    Il suffirait d’un mot ; d’un soupir, peut-être

    et je serais en chemin

    Mais tu ne peux pas mais tu me poses un lapin ; mais une comète a heurté la Terre et je croyais que c’était moi, cette comète. Je croyais pourtant bien que dans nos regards un bout du temps s’est suspendu, deux lambeaux d’univers ont formé un météore

    Je me cache encore derrière des rideaux, des comédies et des touts petits rien mais tu as ton pied posé sur mon cœur. Tu veux bien le soulever un peu ; histoire de faire un appel d’air, histoire de respirer

    histoire de ne pas se faire écraser

    Et si tu ne veux pas de moi : rends-moi ma liberté.

    J’entends plus souvent le son de ta voix quand je suis à cent kilomètres, derrière les dunes, au-delà des frontières que quand la même ville nous abrite.

    Je me sens comme un oisillon qui ne voudrait pas s’envoler sans son papillon ; comme une de ces feuilles en forme d’hélicoptère qu’on vient de détacher de l’arbre et, tu sais, qui tourne qui tourne à s’en donner le vertige

    La chaleur de ta peau danse, sur le piano, comme un mirage ; et je frissonne encore car j’ai beau y faire, il y a cette ligne dessinée entre les lumières de nos prunelles qui fait que je n’arrive pas à m’en détacher. Comme si je ne le voulais pas vraiment.

    Alors je t’en veux, un peu beaucoup à tous les temps et à jamais ; tu permets que je pose ce paquet qui m’oppresse sur le bord de la route ?

     

     

    Est-ce que j’ai raison d’attendre encore ?

     

    Maéli


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  • Le désert est aride sous mes pieds. Je sais, tu m'en veux.

    Le monde s'effrite doucement devant nos yeux. Je sais que tu ne liras pas cette lettre.

    Le soleil brille et pourtant il pleut. Les oiseaux dansent et chantent mais mon coeur est lourd, lourd comme une ancre qui chercherait le centre de la Terre, pour prendre pied ; comme un dernier poids qui s'évertuerait à me briser les ailes.

    J'ai vu le Ciel.

    Oh mon hirondelle, comment en est-on arrivé là ?

    Je cherche l'arc-en-ciel, il pleut si fort sur les toits et le soleil est pourtant là ; mais quel paradoxe.  Je voulais pas ça. 

    Désolée d'avoir saboté notre navire. Désolée d'avoir balancé la grenade que j'avais dans la main.

    Je pouvais plus jouer l'insouciance devant tes mensonges, la colère a construit son empire, il fallait faire sauter le volcan ; mais tu ne m'as pas laissé le temps et voilà que tout part en flammes.

    Pourquoi n'as-tu pas été là ? Pourquoi ne peut-on pas parler comme deux êtres qui s'aiment, sans se juger ? Pourquoi, oh oui, pourquoi ne peux-tu pas reconnaître que pour une fois, toi aussi tu peux avoir tort ?

    Désolée si j'ai pas su mettre les limites à temps et si aujourd'hui, je demande de changer les heures de marée ; désolée si tu vois le monde s'effondrer mais j'étais plus bien dans notre amitié.

    Un oiseau quitte sa branche et les nuages s’amoncellent, autour d'un de leur ami solitaire.

    Je cherche la liberté et avec toi mes mots sont filtrés par ta fierté : je voulais être avec toi en t  o   u   t   e    s    i   n    c   é   r    i    té.

    L'été s'envole et les papillons aussi. Désolée si on a pas su s'écouter ; j'ai la rage au ventre car oui, je savais que tu étais prête à tout sacrifier pour ton rêve, mais j'espérais que notre amitié y survivrai.

    J'ai de la rancœur en tartines et j'arrive pas à prendre de la distance ; il me faut sortir de ce schéma à répétitions. J'ai compris que toi ça t'allait, mais pas moi, pas moi. Je cherche la liberté. 

    Désolée si j'ai pas su t'aimer.

     

    J'espérais que ça nous délivrerai toutes les deux. Mais il parait que l'on ne cesse pas d'aimer ; et j'en suis désolée pour nous.

    Désolée que nos incompréhensions, nos lâchetés, nos petites trahisons à nous mêmes nous aient menées sur un pont. Désolée si j'ai pris la décision de parler et que tu n'as pas voulu entendre ; désolée si le pont part en feu.

    Désolée car moi aussi j'ai été persuadée que l'on arriverait à surmonter ça ensemble ; désolée si je m'envole et tu t'enfonces. Je voulais pas partir sans toi.

     

    Vole, vole, petit trésor, car il est temps de quitter ce rivage...

    Désolée que ce soit achevé comme ça... Prenons le début au mot et allons vers d'autres horizons.

    Je te souhaite la lumière du monde, 

     

    Maéli

    PS :Si par hasard un jour tu tombes sur ce post, il est pour nous, Lourdes.


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  • J'ai compris la leçon. Je dois avancer, ce devrait être la dernière fois que j'ai t'écris. Les mots se délient et comme des pétales se détachent du papier ; 

    il est temps de défaire les noeuds du passé.

    Six ans que j'attends et tu es tombé du ciel. Ce n'est pas réel.

    Six ans que l'encre coule sous les ponts et mon ange ailé qui s'était envolé s'est écrasé sur le pavé ; juste devant moi

    On aurait voulu s'éviter qu'on n'aurait pas pu.

    Un verre qui tombe de la table ; le temps s'arrête et tout explose en un concert éclats de poussières mon sang sur le carrelage, mon cœur à la dérive ; tu étais à deux pas.

    Je suis encore tremblante et pourtant ; il fut un temps où j'aurais donné n'importe quoi pour te revoir et aujourd'hui, nous nous sommes croisés. Qui parle de miracle ?

    Je devrais être naufragée, je devrais hurler à la Lune, le soir ; mais j'ai compris, cette fois il faut s'en aller.

    J'ai pris mon ancre et je chemine en silence sur la plage, les vagues lèchent mes pieds ; il faut marcher. Il faut cesser de chercher ton rivage.

    Je l'ai trouvé.

    Comment dire Merci ? A qui dire merci ?

    Je suis un sablier renversé ; nous nous sommes figés. Tu m'as royalement ignorée pendant que je m'appliquais à lui indiquer le chemin. Avant de repartir comme tu es arrivé.

    Arrive un moment où il faut lâcher la corde du cerf-volant...

    Trois grains de sable dans la machine, il nous faut écrire à nouveau. Dessiner un autre chemin, défaire les noeuds du passé...

     

    Maéli

     


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