• Liberté

    J’avais fait pendant tout ce temps comme si tu n’avais pas dit non.

    J’avais décidé de tourner autour, de le défier, de ne pas le croire ; de lui gueuler dessus, de le secouer. Dis-moi la vérité.

    J’ai déchaîné les enfers, foutu le feu à nous deux à tes mots à tes peurs ; j’ai voulu les décortiquer les comprendre.

    Puisque tu faisais l’anguille, je pouvais croire tout ce que je voulais, nan ?

    Puisqu’on nageait en eaux troubles et que tu refusais de me laisser partir et que tu refusais ma main ; on pouvait faire comme si de rien n’était.

    T’as mis mon monde par terre. Mon monde à l’envers.

    T’avais trois lettres à dire ; peu importe lesquelles et j’étais libre. Mais tu m’as plantée, nue et dans la boue.

    Je regarde le tic tac de l’horloge et j’observe ces pensées qui me traversent ; l’effet qu’elles me font quand elles passent. Lâcher prise, ne rien faire, c’est contre ma nature ; il faudrait au contraire remuer ciel et terre.

    Les flammes lèchent mon intérieur. Elles dansent et s’agitent.

    D’un coup sec, j’ai repris le gouvernail à mes peurs.

    Sur ce bateau, il n’y aura jamais qu’un capitaine ou lâcheté. Liberté.

    Pour tous les deux, on verra chéri ; tu as les clés pour ouvrir notre porte. En attendant, je n’ai plus qu’à dessiner des fenêtres et aller frapper à d’autres maisons, allez chercher la vie plutôt que de l’attendre sur ton pallier.

    J’ai décidé ce matin que mon bonheur ne dépendrait pas de toi. Et que je n’allais pas subir la vie plus longtemps. La vie, est juste là, dans mes bras. Je n’ai ni à courir ni à chasser ; parfois, il suffit de fermer les yeux pour sentir sa chaleur et son cœur battre.

    Un soupir. Liberté.

    Tu bouscules mes croyances. Tu réveilles mes peurs. Et dans un même temps, ta constance me garde bien droite dans mes bottes.

    Je me suis regardée dans le miroir ce matin et je me suis demandée depuis combien de nuits je n’avais pas dormi ; depuis quand j’avais déplacé mon centre de gravité vers quelqu’un d’autre. J’ai décidé de cesser de fuir mon existence.

    Liberté.

    Une porte se ferme, d’autre s’ouvrent, n’est-ce pas ?

    Et qui dit qu’elle est verrouillée ? Qui dit qu’elle n’attend pas qu’on lui rentre dedans ? Ou qu’elle ne s’ouvrira pas en grand, soudainement ?

    La lumière entre par les fissures par les failles les blessures ; faisons-en des fenêtres, j’ai enfin accepté l’évidence : c’était un non. Un non incertain, un non qui fuit, peut-être un pourquoi pas, mais un non.

    Au lieu de lui tourner autour comme un lion qui rôde, allons donc courir dans les champs, là où le soleil brille.

     

    Mais je ne m’en vais pas. Liberté.

     

    Maéli

    « Lâcher prise Rétablir une justice et une liberté »

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