• Panique à bord

    Je cligne des yeux. Une fois deux fois et à n'en plus compter ; c'est plus fort que moi, ça focalise mon attention.

    Ça m'oblige à ne pas me fixer.

    Dans ma tête, c'est la page "error 404 not found". C'est une page blanche, avec de la ponctuation blanche.

    J'ai enfilé un pantalon et un sweat, en me forçant à ne pas contempler la déchetterie qu'est devenue mon studio. J'ai envie de pleurer, maman...

    Mais plus gênant encore, c'est cette phrase qui me revient sans arrêt "il faut que j'appelle maman". A rythme régulier, elle revient. Comme un murmure au dessus de mon épaule, dans un souffle.

    Je suis un accordéon abîmé.

    Et d'un coup, j'ai envie de tout balancer, et je me dis qu'il faut que j'arrête de penser, alors je sors de mon appart' en coup de vent ; je veux échapper à tout ça. Rien qu'un instant.

    Des gens que je ne connais pas me saluent et semblent attendre que je m'arrête, mais je ne peux pas, je ne peux pas, j'ai cette sirène qui crie dans mes oreilles. Elle braille si fort que je n'entends rien.

    Je piétine devant l'ascenseur et d'un coup, le ciel me tombe sur la tête, une idée, si forte qui me dit que je ne prends jamais l'ascenseur parce qu'il ne marche pas et je me dirige vers les escaliers, pour courir.

    Je pars comme une fusée, si bien que j'en ai les poumons qui brûlent avant même d'avoir fait deux cent mètres ; mais je peux pas rester là, je peux pas m'arrêter et laisser la machine repartir.

    C'est la panique qui s'engrange quand mon corps se tait.

    Alors je cours à en pleurer, je cours à n'entendre que mes pieds sur le goudron, je cours et mon souffle se calme, je cesse d'avoir l'air d'une machine usée par les années, je respire l'air, je cesse de l'avaler ; les boutons s'éteignent, petit à petit dans mon cerveau et le calme revient.

    Alors je m'arrête, sur le bord de la route et je compose le numéro de maman.

     

    Maéli.

    La suite la semaine prochaine ;)

    « Etat des lieuxFils »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Octobre 2015 à 13:49

    Méchante panique, à ne plus rien savoir, à ne plus rien voir. C'est haletant, vivement la suite ;)

      • Mercredi 21 Octobre 2015 à 20:49

        Merci biiien :)

        Promis, je la continue, cette petite chronique ;) 

        Merci pour les encouragements...

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