•  

    Les rayons du soleil caressent ma peau et me réveillent.

    Je m’étire, mes pieds s’enfoncent dans la boue, je souris.

    Il fait bon, les oiseaux pépient. Jamais je n’ai eu de réveil aussi paisible.

    J’entends mon cœur battre, et je fais le vide en moi.

    Ma gorge sèche me force à me lever.

    Je trouve une flaque d’eau et je me penche, les yeux fermés pour boire. Je plonge ma tête en entier.

    Et, brusquement, j’ouvre les paupières.

    Je fais un pas en arrière et je tombe.

    Mon cœur bat à toute vitesse, ma respiration est rapide et heurtée ; je me sens mourir, un trou se creuse dans ma poitrine, noir et attirant, je voudrai n’avoir jamais ouvert les yeux.

    Je ne sais plus où je suis, je ne sais plus ce que je fais ; mais qui suis-je ?

    J’ai peur, oh mon Dieu, si peur.

    C’était réel.

    Les sanglots montent, m’étouffent, mettent mes armes au sol, et je m’effondre. Ils coulent sur mes joues et je pleure, pleure à en oublier le monde qui m’entoure.

    Je lâche tout et ma tête heurte une pierre en tombant sur le sol.

    J’ai si mal, oh oui si mal…

    Et je perds du sang.

    Mes mains agrippent la terre par poignée, la douleur me déchire les entrailles et rend la vie, vaine si vaine ; si la Terre pouvait s’ouvrir, pour m’emporter, pour me soulager…

    Mon dos se cambre sous la douleur. Physique et psychologique.

    « Tout est dans la tête » disait mon père.

    Mais si je n’existe plus ?

    Je suis l’air qui boit l’eau, le pied qui laisse une trace dans l’herbe, le sang qui coule, mais d’où ?

    Car oui si je me perds, si la folie m’emporte, si je perds mon existence, mon sens ; si je perds la tête, je viendrai à disparaître à mes propres yeux.

    Ainsi ma condamnation au bûcher sera prononcée.

    Peut-être que ça a déjà commencé.

    Si je suis condamnée avant la fin de l’automne, j’entraîne dans ma chute une deuxième fille. Lors de la prochaine moisson, deux seront maudites ; en sacrifice.

    J’étais belle, j’étais jeune, j’avais deux prétendants à l’accouplement ; tout est parti en miettes.

    Je perds du sang, je perds la raison et avec mes larmes, c’est la douleur qui trace son sillon sur ma peau.

    Quand mon esprit commence un peu à s’apaiser, que je me sens plus lucide, une pensée s’impose à moi, elle me percute, comme le ferait un boulet de canon sur un mur, elle explose en un millier d’étincelles, un millier de bout de verre qui s’incrustent dans ma peau, la traverse et me brise en mille morceaux.

    Une peur qui s’insinue dans chaque vaisseau sanguin qui me parcoure, qui accélère le rythme de mon cœur, qui me pousse à mettre mon chagrin de côté.

    Les Patrouilleurs.

    Je tente de me relever. Une, deux, trois fois. Je me sens faible, je tiens à peine sur mes pieds, je tremble encore un peu.

    J’ai le dos courbé, comme écrasée par le poids de cette malédiction. Je marche par petits pas, sans but ; j’erre jusqu’à ce que je m’arrête dans une petite clairière.

    J’ai faim.

    La faim me tiraille l’estomac, m’affaiblit, me force à fermer les yeux. Deux jours que je n’ai pas mangé.

    Il m’était impossible d’avaler quoi que ce soit avant la cérémonie ; si j’avais su…

    Je vais devoir trouver de la nourriture.

    Rentrer à la maison, me paraît juste impossible, au-dessus de mes forces ; et les maudites ont une semaine avant d’être obligé de répondre présent à l’appel quotidien.

    Je vais devoir chasser.

    Non non non non.

    J’aperçu une fleur de muguet et me mis à rire d’une manière hystérique.

    La vie est ironique à en faire mal…

    Je ne pouvais plus m’arrêter.

    Ce n’était pas la saison pour une telle fleur, mais je ne m’étonnai pas. Ce qui me brisai le cœur c’était les souvenirs accrochés aux petites clochettes de cette fleur ; ma mère m’avait dit un jour qu’elle portait bonheur et j’avais passé mon enfance à tenter d’en dénicher le plus possible, je portais une fleur de muguet sur ma robe, le jour de la cérémonie , et c’était celle qu’on avait déposée sur le cercueil de mon père…

    Mon rire finit par se taire et me laissa face aux souvenirs et à cette idée : j’allai devoir chasser.

    Maéli.


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  • Alors, dans cette rubrique, je vais publier un article tous les mois intitulés "Petit Post" qui est là pour vous informer de l'actualité mensuelle du blog, qui comprend :

    - Les concours d'écriture auxquels je participe avec le lien au-cas où vous seriez intéressés.

    - Les changements sur le blog, d'ordre administratif ou, comment sont classés mes articles.

    - Pour parler publication des articles de mes chroniques ou articles pour fêter des bonnes nouvelles ;)

    -Tout ce qui influence ma p'tite vie de griffonneuse/blogueuse 

    - Et puis, c'est l'occasion de faire le point, d'vous parler de mes projets...

    -Le "Petit Post" sera posté en général vers le 25 du mois, donc bientôt pour le mois de janvier !!

     

    Pour finir cet article, parlons organisation du blog avec les rubriques :

    * Accueil : Voilà, ma page d'accueil qui ne devrait pas trop changer, sauf parfois un p'tit texte pour vous souhaiter joyeux noël, bonne année, ou alors vous annoncer une bonne nouvelle...

    *Actu du blog : Bon, je vous ai expliqué le principe des "Petits Post" et je ne vois pas pour l'instant quel autres articles je pourrai classer là.

    *Contact : Si vous voulez m'envoyer un message, pour n'importe quelle raison que ce soit, une question, un texte que vous voudriez que je publie, un conseil à me donner ou à me demander, bref n'hésitez pas, je suis ouverte à toutes propositions.

    *Chronique : Apocalypse : Il me semble que le mot "chronique" est assez clair. Je vais essayer de publier la suite chaque semaine, mais ne peut encore rien promettre :s. Par contre, elle est en sept "épisodes", voilà donc en espérant qu'elle vous plait.

    *Juste pour dire, P'tites écritures, et volez avec moi : Ce sont des rubriques de textes ou nouvelles.

    P'tites écritures, ce serait plus sur les sentiments, avec juste pour dire surtout pour parler des "causes" qui me tiennent à coeur et volez avec moi juste écrire pour volez, s'évader ; pas pour évacuer comme les deux autres.

    *Reflet : Ma chronique de tous les lundis :)

    Le nombre "d'épisodes" n'est pas encore fixé mais pour ceux qui connaissent mon ancien blog, vous devez connaître l'histoire jusqu'au chapitre 8 ;). Bon, désolée sije vous force à les relire.

    *Poèmes : Je pense que le titre est assez clair xD. Des poèmes.

     

    Maéli.

    PS : J'adore le titre de cet article, j'me sens tellement importante ;)... Raaah je rigoole, j'suis qu'une fille qui griffone sur des bouts d'papier.

    Mais merci d'me lire, chers lecteurs...

    Car c'est vous qui donnez d'la valeur mes mots.

     


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  • Musique d'accompagnement : https://www.youtube.com/watch?v=JaAWdljhD5o

     

    J'écris parce qu'il existe existe une autre alternative. Une autre façon d'vivre, des étoiles en qui croire, pourtant, pas d'panneaux et un horizon flou pour unique repère.

    J'écris pour hurler, me révolter, me bercer, me vider, murmurer ; pour respirer, me sentir en vie, pour oublier et me rappeler, pour me sauver.

    J'écris parce que j'ai connu le noir, le vent qui du haut de la falaise te pousse vers le bas, le monde qui n'est plus qu'un film sans couleurs, sans saveur, sans début ni fin, les genoux qui menacent de heurter le sol et les larmes qui ne connaissent ni limites ni frontières.

    J'écris parce que le monde s'est déroulé sous mes pieds, j'ai vu le voile se lever, j'ai battu des ailes, là-haut dans le ciel, j'ai explosé en milles étincelles de bonheur, tracé les contours d'un avenir meilleur du bout des doigts, sans réussir à le saisir.

    J'écris parce que chacun d'entre nous est un rayon d'soleil, parce que j'en ai vu tomber, pleurer et j'ai toujours rêvé d'les relever, parce qu'on a tous besoin des mots ; et qu'une fois qu'j'y avais touché, j'ai plus pu les quitter.

    J'écris pour oublier le malheur, revivre le passé, redessiner l'horizon ; j'écris parce que changer le monde n'est pas si naïf qu'ça.

    J'écris parce qu'on n'est jamais seul.

    Jamais.

    J'écris dans l'espoir d'arracher un sourire, de tendre une main ; j'écris parce que j'en ai besoin.

    Et, par-dessus tout, ces textes sont là parce que même les étoiles tombent du ciel, frissonnent dans le froid et murmurent dans le ciel, la nuit, et, parfois vacillent ; elles atterrissent par hasard, sur Terre, étoiles filantes encore vacillantes.

    Elles croisent vot'e chemin et c'est le monde qui prend une autre couleur ; sous prétexte d'être des lampes de poche, elles vous dédient leur sourire, leurs instants, leurs victoires, leur amour. 

    Sans jamais rien vous d'mander.

    Le monde prend une aut'e tournure, et viens un jour où j'ai plus pu avancer sans elle, un jour où elle s'est tenue là, sur le fil, m'a pris la main, claqué des doigts et s'est allumée. Elle était là, et j'avais plus besoin d'lumière, je pouvais avancer les yeux fermés.

    P'tite lampe de poche est en fait le plus précieux diamant contre lequel j'ai trébuché et qu'a toujours refusé d'me quitter.

    Alors non, non j'remonterai pas sur Terre ; j'descendrai dans tes enfers, faire la courte échelle à tes sourires, ramasser ton coeur, le guérir et coudre tes ailes. J'te laisserai pas seule, les pieds dans la boue, les joues trempées, à frissonner, oh, tu pourras toujours résister, les rayons de soleil s'infiltrent partout.

    Partout, partout, partout.

    Ils sont dix mille fois plus forts que le bonheur et restent tellement plus longtemps...

    J'écris parce que c'est ma manière de dire aux milliers d'étoiles qui me lisent : merci d'exister.

    Parce qu'on est rien sans personne à aimer et qu'on frissonne sans personne qui nous aime.

    J'écris parce que c'est ma manière de tuer la distance, d'attraper tes pieds, d'te lancer vers la plateforme d'au d'ssus ; bien sûr, il suffit pas d'un jour, ni deux, ni trois, mais tu renaîtras.

    J'écris comme rébellion.

    Alors, oui, c'est une déclaration d'guerre.

    A la douleur, la tristesse, la colère ; le désespoir et la lassitude.

    Des mots pour changer l'monde, s'délivrer de toute douleur, s'laver l'coeur, choper l'bonheur et l'embrasser jusqu'à en crever.

    "Si vis pacem, para bellum".

     

    Maéli.


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  • J'm'adresse à toi comme celui qui lui a marché sur le coeur, l'vaillant soldat l'a terrassée au poker et l'a fini sur le terrain des sentiments.

    J'm'adresse à toi comme celui qui lui a ouvert les portes du paradis, avant d'les lui claquer au nez !

    Comment rendre les couleurs à sa vie que t'as, si brusquement, aspirées ?

    Que lui reste-t-il aujourd'hui hormis ce souvenir d'un nous flottant entre vos deux corps, l'électricité, qui d'un regard, traversait l'espace et son coeur qui menaçait de briser ses côtes pour prendre son envol, enfin ?

    Comment ses papillons qui lui chatouillaient le ventre, et s'envolaient, pour la porter, là-haut sur la lune ont-ils pu disparaître et laisser la place à cette boule, compacte et amère ?

    Aujourd'hui, quel est le goût de ta salive ?

    Victoire aux mille couleurs ou brasier aux dix sentences ?

    P'tit hors les lois, j't'ai vu briser les règles, écraser son coeur, sans un regard en arrière, cherches pas, l'éclat pourpre de son sang imprègne tes vêtements.

    Cours, cours, cours, parce que dans ta main tu tiens l'épée qui a troué son coeur, tu pourras pas y échapper. Le monde entier contre toi, courir, ça suffira pas.

    J'm'adresse à toi, toi qu'as fermé les f'nêtres, barricadé les portes, bouché les serrures pour que le murmure qui te guidait n'entre plus ; n'oublies jamais à quel point elle t'a aimé.

    N'oublie jamais qu'elle t'aurait tout donné, que t'as tout emporté avec toi ; couleur, sourire, goût et bonheur.

    N'oublie jamais car elle mord la poussière, mais demain elle se relèvera et s'envolera. Tu lui as envoyé ton plus beau direct, bien joué, t'entres dans l'Histoire ; mais est-ce que ça valait l'coup ?

    T'as perdu le plus fragile oiseau, le plus beau joyau et le plus grand des arc-en-ciels ; mais oui, ton poker est meilleur.

    La voilà qui s'avance, dans le soleil levant, mademoiselle à recousu ses ailes et traverse le ciel, le soir quand tu murmures tes voeux à la nuit.

    As-tu jamais regretté ?

     

    Maéli.

    A mon rayon d'soleil, regrettes rien ; t'as  fait c'que t'as pu.

    Tu lui aurais donné l'impossible et il pas voulu.

     


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  • (Musique d'accompagnement : http://www.youtube.com/watch?v=iRYvuS9OxdA)

    Un pas.
    Arabesques qui se lient se délient
    Et je gratte
    Gratte, gratte, gratte
    Les cordes

    Deux.
    Je perds l'équilibre, marche plus très droit
    Comment t'expliquer ?
    C'est plus fort que moi.
    Il bat, bat bat
    M'entraîne et brise mes chaînes
    Je suis libre et rugit

    Trois.
    J'vous avais promis, j'ai réussi
    Rien ne m'arrêtera
    Il brûle en moi.
    Je te retrouverai.

    Quatre.
    T'es ma boussole, ma gravité
    Tu comprends pourquoi ?
    T'es c'qui m'retient en ce monde
    Le ciel est sans nuages, il pleut sur mes joues
    Je trébuche, ma guitare à la main
    Je suis une tigresse et je m'en sortirai.

    Cinq.
    T'étais tout c'qui m'restait, m'laisse pas là
    M'voici sur mon p'tit chemin d'croix
    C'est ma punition pour avoir cru,
    Allez arrête le temps, t'étais ma seule chance d'revivre à nouveau
    J'marche
    A la recherche d'une renaissance.

    Six pas.
    J'ai pas l'droit d'tomber, pas l'droit d'm'arrêter
    Tu m'cisailles le coeur mais pour eux je dois gagner
    Vent, tu me portes et m'emportes
    Comme il était autrefois les mille couleurs de mon horizon
    J'fonce dans l'mur, j'y arriverai jamais
    Comment le soleil peut-il encore se lever après ça ?

    Sept.
    J'dors plus, j'vis plus
    Tout s'arrête et pourtant tout continue
    T'es un monde à toi tout seul ; mais juste
    le mien
    J'sais plus où j'vais, mais j'siffle dans ce soir d'hiver
    J'marche, j'sens plus l'froid
    D'toute façon, ça existe pas sans tes bras pour le mettre en dérive
    C'est l'naufrage
    J'gratte, gratte les cordes d'ma guitare
    J'le sens en moi, ce monde qui vibre
    Et j'le sens, ce truc qui brûle alors qu'à côté, tout n'est plus que cendres.

     

    Maéli.


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  • Le temps passe. Il me glisse entre les doigts pareil à des grains de sable. Impossible à saisir, impossible à figer. Je le vois filer et parfois je pense :"A quoi bon ?"

    A quoi bon s'enfuir si l'on sait que l'on va se faire rattraper ?

    A quoi bon courir si l'on sait que l'on n'atteindra jamais notre but ?

    Et je le regarde filer, consciente que jamais je ne pourrai garder ces secondes pour moi.

    Maéli.

    PS : Un vieux texte...


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