• Tasse de café

    Je me tiens là, et je les regarde.

    Brouillard. Paupières qu'on ferme et qu'on rouvre.

    Elles sont assises en cercle, sur des fauteuils.

    Je fais un pas.

    Vaporeuse.

    Robe blanche. Frottis du tissu. Arc d'argent.

    Chasseuse qui s'avance.

    Eclats d'voix ; mais de quoi parlent-elles ?

    -Non ! Je refuse ! Ça peut pas s'passer comme ça, elle a compris la leçon !

    -Ah oui, tu crois ?

    Ironie qui s'élève ; noirceur qui s'élève contre Espoir.

    Et puis, voix posée, qui dispose, sur la table, des mots, comme des trésors, ou alors de parchemins qu'on risquerait d'effriter, au moindre froissement ; pourtant parchemin qui marquera le présent :

    -Je crois qu'ici tout le monde est conscient qu'on est à un tournant. 

    Une voix d'agonie a retenti :

    -Avec Colère, on a bien réfléchi...

    Et là, peut-être que j'ai compris qu'c'était d'mon av'nir qu'elles parlaient. Autour d'une tasse de café, comme d'un potin, comme d'un dessin.

    Mais j'peux pas les laisser faire !

    Alors, ça s'écrit, comme ça, en parallèle de moi ? Et moi alors ? De quoi, ma vie ? Si j'vois bien, là, elle m'appartient pas.

    Tasse de café, clope au bec, elle était là, dans son nuage de fumée, d'une voix aigre et rêche, a clamé : "Non, je suis désolée, elle ne peut pas s'en sortir".

    Désespoir.

    Un néant, juste là, devant moi, qui a menacé de m'engloutir, de la tête au pied.

    Décecption, dans sa robe de haillons, a lâché :

    -Roooh moi je voulais qu'elle y arrive, pour cette fois, quoi.

    -Des effritements, des affrontements, c'est c'qu'il lui manque, j'vous dis ! s'est énervée Colère.

    -Moi, je serais plutôt pour...

    -Cupidon, mais qu'est ce que tu veux ; tu crois pas qu't'en assez fait, là ?! l'a interrompu Frustration, dans ses vêtement trop serrés.

    Ils peuvent pas décider d'ma destinée autour d'un café ; mamma mia !

    Et puis je l'ai reconnue.

    Parce qu'elle s'est levée et parce que je l'avais choisi. Il y a des millénaires, il y a chaque instant.

    Mon Antigone a moi, ma Lumière, celle qui m'attend, là-bas, celle vers quoi tendent hier maintenant demain et à jamais : ma Destinée. 

    Lumineuse.

     

     

    Maéli.

    Réflexion.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 8 Novembre 2014 à 21:49

    J'adore tout simplement. Rien que le fait d'imaginer ces émotions autour d'un café, ça prête à sourire et on pourrait presque croire que ça se passe comme ça dans la réalité.

    2
    Dimanche 9 Novembre 2014 à 18:40

    Aha merci :) c'est vraiq u'il y a des jours où la question se pose...

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    3
    Lundi 28 Septembre 2015 à 19:43

    Ce texte est aussi très beau !

    4
    Mardi 29 Septembre 2015 à 19:22

    Merci d'avoir pris le temps de commenter, ça me touche beaucoup :)

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