• Un coeur qui palpite

    D’où elle vient cette rage qui palpite en moi ? Pareille à un cœur qui bat.

    Je vais tout envoyer balader. Sur un coup de tête, mettre la pièce à l’envers, renverser les meubles et déchirer les feuilles ; et quand les larmes auront pris le relai de la colère, je monterai encore le son de cette musique insensée et je me mettrai à danser.

    Comment j’ai fait pour me foutre dans une situation pareille ?!

    Encore ; que ça résonne dans mes oreilles, comme si le chagrin qui m’emplit et tout le reste ne suffisait pas. Mettre des mots, jetez tout ça loin de moi ; pour ne pas ignorer tout ça, pour le laisser vivre en moi.

    Histoire de se faire déchirer en deux par cet océan qui nous traverse.

    Et qui me submerge.

    Je devrais faire comme si j’avais pas ressenti ton désir d’être avec moi ; comme s’il m’avait pas mise à l’envers et puis par terre ? Je devrais faire comme si ta main sur mon épaule pour me rapprocher, tout contre toi était aussi innocente que cet instant où tu m’as pris dans tes bras ?

    Un frisson.

    Je marche et mon sac se balade le long de mon corps. J’envisage de le jeter dans un buisson. Mais ce serait perdre du temps, si tout se renverse et puis s’il faut que j’aille tout récupérer ; cette idée m’énerve encore plus.

    Je me rends décidément folle.

    L’automne était magnifique ; dans ses habits rouges, jaunes et ces étincelles de verts. Le temps d’un instant, j’ai senti mon cœur s’apaiser. Le temps a paru surfer sur les feuilles, qui doucement s’égaraient sur le sol.

    J’aurais aimé que cet instant reste poésie, mais on était tous les deux sur un banc et j’ai bien senti que si je ne m’étais pas assise tout au bout sur le rebord, j’aurais finie blottie contre toi.

    Il aurait suffi d’un rien, que je me laisse aller ; il aurait suffi d’un rien…

    Comment c’est possible, dis-moi ? Je ne te connais pas.

    Je suis perdue ; en plein milieu d’un lac, c’est le naufrage et quand la marée viendra me chercher, pourrais-je te regarder dans les yeux ?

    Pendant qu’on en est là à frapper le sol de nos pieds et que le désarroi s’apprête à poser son drap sur mes épaules, dis-moi pourquoi. Pourquoi moi, pourquoi pourquoi ; pourquoi tu ressens quelque chose et pas moi ?

    Pourquoi tout va si vite ?

    Et cet instant, où tu as posé ta main sur mon épaule, pour me ramener un peu vers toi ; cet instant qui te rappelle à quel point tu es vulnérable, à quel point ton âme cherche un refuge un bateau un pilier.

    Un frisson.

    La colère a pris la fuite, mais j’ai un cœur qui palpite et un phare qui m’indique des directions différentes. Tout est à l’envers.

     

    Je suis une éponge, imprégnée de ce que tu as ressenti et j’arrive pas à m’en démêler. Je suis un navire à la dérive sur des eaux troubles.

     

    Maéli

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