• 15..Un plan ?

    C'est ridicule, c'est moi qui ai besoin de lui. Depuis toujours, depuis qu'il m'a sauvée.

    C'est hypocrite, en fait, parce qu'il le sait.

    Je me suis secouée la tête, faut que j'arrête, depuis ce jour-là, tout semble avoir déraillé dans sa vie à lui aussi.

    J'ai levé les yeux vers lui et j'ai dit :

    -Bon...

    Il a arqué un sourcil, a répliqué :

    -Bon ?

    Mais il se fout de moi ?

    -C'est ça, ton plan, "bon" ?

    Nan mais je rêêêêêve. Littéralement entrain de se moquer de moi.

    -Je n'ai pas de plan.

    J'ai planté mes yeux dans les siens. 

    Et j'y ai vu quelque chose qui m'a bouleversée ; comme un éclat.

    Et le sol a tremblé. Ou je me suis écroulée.

     

    -Tu faisais quoi là-bas ?

    Oh mon Dieu, je suis où, c'est quoi cette voix, qu'est-ce qui m'est arrivé.

    -Hypoglycémie, m'a répondu une voix glaciale.

    J'ai failli répondre "merci" ; mais depuis quand je suis si fragile ?

    -Hein ?

    J'ai froncé les sourcils. Je ne comprends vraiment pas.

    -Cette nuit ?

    Un brouillard entoure la nuit, mais je ne sais pas. Je n'arrive pas à me souvenir de ce qui s'est passé. Je fronce les sourcils, chaque fois que je me rapproche de ma mémoire, elle semble s'esquiver.

    Et ça me frustre, ça me frustre, ça me frustre.

    -Qu'est-ce qui s'est passé ? j'ai demandé.

    Elle a explosé de rire, l'infirmière. Je me suis ratatinée.

    -C'est ce que je te demande, petite sotte ! 

    Elle a des yeux noirs, profonds et je suis sûre que je pourrai me perdre dans les tunnels de son âme ; si je prenais le temps.

    Mais il faut peut-être que je me sorte de c'pétrin avant de penser à divaguer.

    -Je...je.. ne me souviens pas.

    Si la honte avait pu m'embraser, je serais morte immolée à cet instant.

    -Bien...

    Son regard m'a transpercée, son a regard a parlé : elle ne me croit pas. Peut-être que cet éclat-là, sous les ténèbres de ses iris qui me dit que je suis folle, n'a pas tort ; en fait.

     

    Les jours se sont étendus, entre sommeil et réveil ; un, deux, trois, se sont écoulés ?

    Je ne sais pas.

    Mais ils ont fermé ma chambre à clé et ne me regardent plus que d'un oeil méfiant.

    Et je me demande ; où est Willi que fait Willi pourquoi Willi a-t-il fait ça ? Non, c'est faut, je lui en veux, et je me demande où est Julian, je me dis qu'il me trouble et j'essaie d'enfouir ces pensées sous le sourire de Willi.

    Mais elles sont bien plus coriaces que ma volonté.

    Alors j'attends, je végète.

     

    Un courant d'air m'a réveillé et deux yeux sont à mon chevet quand les miens s'ouvrent ; mais que font-ils là ?

    Comment les chasser, maintenant ?

    -On y va ?

    Un murmure.

    -De quoi tu parles ?

    -De mon plan.

    J'ai souri, mais je ne sais pas pourquoi.

    -Lequel ?

    -Le seul.

    Et il a ri, en silence.

    Et j'ai dit, dans un soupir :

    -Je ne me souviens pas.

    -Que j'ai besoin de toi ? Tu devrais le savoir, pas t'en souvenir.

    Ses yeux se sont mis à briller, comme si j'étais quelque chose de précieux, quelque chose qu'il n'avait jamais vu ailleurs, un vent de bonheur est entré dans la pièce et a pris mon coeur pour le réchauffer.

    -On y va, alors ?

    Une étincelle d'humour a traversé son regard et il a pris sa main pour me guider.

    J'avais failli oublier qu'on avait nos vies à sauver.

    J'ai passé le grillage, je suis dans le monde sauvage, alors sur ses pas j'ai décidé qu'il faillait brisé les règles.

    Qu'être en vie c'était parfois la risquer.

    Parce que moi aussi, j'ai un plan, maintenant.

     

    Maéli.

     

    « Sous les projecteursLettre à tous ceux qui ne la liront jamais »

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