• 9-Tout a déraillé

    Corinne dit moi ce que j'ai bien pu faire hier ?

    -... Henri était paniqué et tu étais là dans l'entrée, trempée et tu criais, je l'ai vue je l'ai vue ! Tu avais un regard fou, Sophie, tu étais tellement désespérée et tellement éveillée...

    Un voile est posé devant ses yeux ; elle est là-bas, une autre fois.

    -Il était tard et je suis descendue des escaliers, encore en chemise de nuit parce que j'avais entendu des éclats de voix. Joachim dormait à côtés. Il pleuvait tellement dehors et je me souviens avoir été surprise qu'Henri ne t'aie pas faite entrer.

    Sa voix est comme un fil qui me relie à une partie de moi.

    -Tu disais comme ça en boucle "je l'ai revue, je l'ai revue" et Henri était si fatigué. Il a refusé de te croire et tu as commencé à crier et Henri t'as demandé de te taire et tu as déraillé...

     Elle a soupiré.

    Un souffle un souffle et je suis pendue à ses lèvres et le temps s'éternise et la passé et nargue.

    Tout est si irréel.

    -Tu as commencé à hurler qu'il ne t'avait jamais crue et il a commencé à crier plus fort que toi le bébé s'est réveillé et a renchéri dans une pièce à côté. Et moi, dans tout ça, j'étais paralysée.

    Corinne, Corinne, j'ai mal au coeur...

    Corinne mais qu'est-ce qui nous a pris ?

    -Je suis désolée, Sophie ; je suis désolée, je n'ai pas bougé.

    C'est la mer dans ses yeux, ses prunelles se noient et rien ne va. Corinne naufragée désemparée ; on se connaît si peu et tu as tant de moi que je ne possède même pas.

    -Henri a pété un câble. Je ne l'ai jamais vu comme ça ; il est devenu dingue. Il était à bout, Sophie. Tu n'imagines pas par où tu nous as fait passés. Et toujours à te balader avec le fantôme de Naïa. 

    Elle a fermé les yeux.

    -Ça n'expliquera jamais rien. 

    Ses yeux ont pénétrés les miens.

    -Tu as essayé de le pousser. Il t'a secouée comme un prunier. Et oh Henri ne s'est jamais rendu compte de sa force, il t'as poussée.

     

    Maéli

    Désolée petits aléas de la vie vous oblige parfois à déroger aux promesses...

    « Le froidEncrier asséché »

  • Commentaires

    1
    Mardi 15 Décembre 2015 à 13:16

    La suite, la suite ! :P Ah non mais là c'est juste topissime !

      • Mardi 15 Décembre 2015 à 20:22

        Ahaha merci ! :D (je suis aux anges)

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