• A mon grand-père

    La Mort prévient jamais, hein ?

    Elle est pas d'ceux qui toquent aux portes, vous r'gardent dans les yeux, vous donnent une seconde une chance et vous dit "ça y est, je l'emmène, il part".

    Pas un souffle, un murmure ; un courant d'air glacial ou quoi qu'ce soit qui puisse faire croire en son passage. 

    Comment ça, partit ?

    Rien ne nous fascine, terrifie, excite ou rend aussi triste que la mort. Elle est humaine, inhumaine, immortelle, invisible.

    Intemporelle et universelle.

    Elle vous rappelle qu'vous êtes rien ; t'inquiète, ils s'égrèneront, les grains, dans le vent, dis-toi c'est la vie.

    J'voudrais tellement lui dire que j'ai pas peur de partir mais qu'ils partent avant moi...

    Trois mots suffisent à vous retourner la Terre, virer d'bord d'bord, tant pis pour les risques et les dangers, tant pis on fonce, c'est pour lui, pour lui, parce qu'il est parti.

    Sans un au revoir, sans classe, sans rien d'tout ça.

    A des milliers de kilomètres d'là, des millions d'années lumières d'ma pauv'e p'tite vie, une étoile s'est éteinte.

    Comment a-t-il osé partir ?

    Il me laisse un vide, une obsession, incompréhension ; ne jamais rien oublier.

    On en parle sans y croire, on lit ; jusqu'à c'qu'elle débarque dans nos vies. Elle a pris sa p'tite lanterne et te guide, j'espère, sur sa barque dans l'au delà.

    Un gros bide, une odeur de pipe, mauvais caractère, mauvais joueur ; p'tites tu nous inspirais la peur.

    Une douleur qu'on traîne, à moitié sourd, les écoutilles fermées, un coeur dont l'accès semblait bouché ; des fois on pouvait pas t'supporter.

    Des idées bien arrêtées, une allure fière, des années de solitude et tellement d'amour caché dans des placards à peine entrouverts... Je t'ai toujours aimé.

    Depuis mon premier souffle, depuis les entrailles de ta solitude, tu as posé les cailloux qui jonchaient le sentier de mon enfance ; j'ai fait l'erreur de croire que la rose qui avait fleuri bien des années avant que je n'éclose ne se fanerait jamais...

    En trois mots, tout a été balayé ; ma fleur de nénuphar.

    Le sang de ton sang, mon bateau chavire, je prends la vague ou pas, c'est trop dur je vais couler, comment ne serait-ce qu'y croire ?

    Un ah choqué, de la retenue, et la nouvelle. Trois mots qui vous disent que beaucoup d'épreuves vous attendent.

    Trois mots qui ne traduisent ni la douleur, ni le les regards en arrière, regrets, remords, adieux déchirants qui vous attendent.

    A la fois si peu et tant de choses...

    Au grand-père si je pouvais jamais te rendre un dernier hommage...

    Bomber le torse, hisser le drapeau, jeter une rose ; merci.

    Sois fier, sois fier, je t'aime, trouve le chemin des cieux, tu verras, tu verras, on te doit bien cette souffrance là.

    Malgré tout, malgré les cris, les larmes, les coups d'flip et les coups d'sang, t'as jamais cessé d'être là ; on n'est jamais vraiment parti non plus.

    Pardonne-nous, frêle oiseau, va retrouver le repos, maintenant... Courir, c'est fini ; rooh je voudrais hurler.

    Comment as-tu pu partir ?

    Pars en paix, surtout, je t'en prie...

    Je perds un grand-père, des milliers d'instants deviennent magiques, et je voudrais tout fier pour que tu sois fier ; pourquoi n'est-ce pas arrivé avant.

    Reçois mes larmes, reçois mon amour ; trouve le chemin des étoiles.

    Je t'envoie un baiser venu de la terre, vaillant soldat.

    Un pétale à toi, repose en paix.

    A jamais je t'aimerai.

     

    Maéli.

    A toi, grand-père.

    Je t'aime et ce, pour toujours.

     

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