• Cortège funèbre

    Et tout s'en va en sifflant dans les bras de la locomotive

    Les wagons de la peur défilent et nous ne sommes plus rien que des hommes à genoux, des hommes défigurés des hommes sans dignité

    qui ont oublié de s'indigner

    Les murmures circulent, réveillent, écrasent les pépites d'espoir ou les font fleurir, la mort attend.

    La mort n'attendra pas, au septième coup de minuit, elle te prendra

    Le dernier à être tombé c'était mon voisin...

    Avec leurs chapeaux noirs les corbeaux coassent et paniquent ; vous faites quoi ?

    On se rend, on se rend...

    On passe à la caisse, tout simplement ; comme un boomerang tout nous revient 

    On attend, et on se dit que la mort est préférable à l'attente ; on attend avec cette pourriture dans l'air qui nous fait dire qu'on ne sera pas épargné.

    On n'essaye même plus de partir, on est plus rien que des vaches, rien que des riens.

    Et on a provoqué tout ça.

     

    aéli.

    « FuméeS'asseoir à son piano »

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