Pom.

Pom.

Pom.

On esquisse un chemin.

Pom. Pom, pom.

Un pas. Un frétillement. Une mine.

Explosion.

Dérive.

Pom, pom pom pom. Tout s'en va, tout nous quitte, le joint se consume, la fumée nous embrume ; non, tout est clair. Les cordes résonnent, le piano marchande les accords, le pied bat la mesure ; on a perdu le contrôle.

La musique a pris cette main qu'on tend désespérément chaque jour, nous a emporté dans ce tourbillon, on ira jusqu'au bout, on creusera tout, tout tout, peu importe les conséquences, peu importe la destination, nous en reviendront différents.

Pom pom pom. Basse qui nous rassure, qui nous murmure, batterie qui tape, tape, c'est bien le seul poing sans violence, le seul coup donné qui frappera peut-être un coeur mais ne fera que le sauver ; peu importe.

Et derrière tout ça, la voix, qui s'élève, prend de la puissance, nous défie d'en faire autant ; va atteindre ces autres cieux qu'on peut à peine imaginer.

Pom.

Tout tombe, tout s'écroule.

Un silence.

Silence provoque l'attente, silence puis ce point de non-retour ; ce point d'explosion, ce point de fusion, le paroxysme de la chanson, nos cellules qui vibrent à l'unisson, nos coeurs qui s'accordent.

Tu te souviens ? J'avais dit les feux d'artifices ; ainsi sera ma vie.

J'avais promis ; et la vie n'est-elle pas qu'une partition où nous écrivons les notes, les croisont avec des airs familiers, en inventons de nouveau, esquissons quelques pas de polkas par-ci par-là, croche, double croches, blanches, je m'arrêterai là, ah non, moi je résonne dans le silence, je l'habille, le déshabille, l'embobine, le peint le dépeint ?

Maéli.

Merci à la musique, merci au "The Tunnels", merci.