• Je sais pas ce que j'ai fait

    Il a pris la fuite.

    Et c'est comme ça, dans un tourbillon noyé dans les bulles, tu sais, celles du champagnes, qui pétillent sur la langue, qui t'allument les yeux, qui te lèvent et t'emmènent dans un ailleurs ; dans un dernier coup de confettis, il est parti en courant.

    Comment, n'amour, t'arrives pas à te regarder dans le miroir ?

    Oh, ce jour-là, je voulais pas te regarder dans les yeux... Je savais que j'allais rire, je savais que j'allais être heureuse d'être avec toi ; et pourtant tu me fous des coups dans les jambes.

    Ahah, rions un peu tous les deux. Mais merde, t'es pas le premier à me faire ça ; vous avez chacun votre manière, mais y en a pas un seul qui va se dire que ça vaut la peine de se battre.

    Rions que j'en pleure encore une fois, que je me vide un peu la veine ; pour cicatriser. Assise sur le carrelage de la cuisine, le dos à la baie vitrée, ma tête frappe contre le verre et je ne comprends pas, même une fenêtre est plus solide que mon cœur. Absolument formidable.

    Ce bout de cristal aura résisté à toutes les épreuves, hein.

    Je suis d'humeur à nous railler, ce soir. C'est bien la première fois depuis longtemps que je suis en colère ; ça me démange, quelque part, et faudrait que je la laisse me bouffer ?

    Pars en courant, vas-y, je courrais pas cette fois. Et pourtant, y a cette voix en moi qui veut pas que tu partes, qui veut pas, tu comprends ? Pas moi.

    Mon poing frappe la table. Le verre tremble un peu. Je sais pas comment on en est arrivé là. Je sais pas ce que j'ai fait pour ça.

     

    Maéli

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