Je voulais vous donner un beau mot, vous offrir ma poésie sur un plateau ; mais ma montre chuchote tic tac, le temps clignote, il faut que je parte.

Je vous promets, j'me suis assise, là, il faut que j'écrive, que je fasse un cadeau, que je me délivre ; mais j'ai pas su quel bout prendre.

Pas su quelle émotion me traverser, quoi raconter, j'avais des milliers d'histoires, des millers d'espoirs, les étincelles dansent toutes devant mes yeux ; peut-être ne volent-elles pas assez haut, pour briller comme un soleil ?

Peut-être que leurs ailes, sont encore trop fragiles, trop vulnérables ; et qu'elles ne pourront vous porter vers d'autres cieux ?

Des pépites tombées sur le sol depuis longtemps n'attendent que d'être ramassée, mais le timing joue contre moi, les mots sont là, à portée de main, mais mon stylo fuit. L'encre glisse, dérive, dessine des ravins, venge mes océans, et le problème n'est pas la page blanche mais l'oeuvre d'art.

On sait pas comment la prendre, dire d'où ça vient ; le sentiment n'a pas la force de vous capter, de vous emprisonner, et de ne vous relâcher qu'une fois qu'il a fini son plongeon, quand l'air manque au point d'avoir atteint la frontière entre deux mondes, et de l'avoir franchie.

Je voulais esquisser un nouveau paysage, un autre, encore, un plus captivant, un, à la hauteur des autres, un qui vous emmènera là où je suis, un qui vaille la peine de s'arrêter ; mais ce soir en a décidé ainsi : je n'aurais pas l'temps, pas l'temps d'me poser et de voyager, sous la peau, dans mes veines, là où coule les mots, qui à chaque battements de coeur se rapprochent du coeur, où brûlent nos sentiments.

Maéli.