• J'ai vu

    Je suis une sirène, j'égrène les sourires ; ils tombent, comme des pépites sur mon passage 

    je suis un petit poucet que personne ne voit 

    ou alors, comme la pluie, ils se posent sur le sol de nos rues, dans les bouches de métro et s'installent dans mon cœur

    J'ai vu la bonté aujourd'hui ; j'ai vu la lumière, partout autour de moi. Mon cœur était si rempli de cette beauté que j'en aurais pleuré.

    J'ai vu une femme sortir d'un café et demander à un monsieur assis par terre, l'air misérable, l'air au fond d'un trou -l'air enfoncé dans un tas de boue- ; "vous voulez quelque chose monsieur ?". Un thé.

    J'ai vu une femme donner un peu de chaleur un matin de novembre ; j'ai vu une femme rallumer dans mon cœur le phare ; j'ai vu un ange, un de ces invisibles anonymes qui œuvrent dans l'obscurité pour qu'on puisse enfin voir comme en plein jour quand on regarde avec les yeux du cœur.

    J'ai vu une femme prendre la main d'un petit inconnu qui menaçait de tomber dans les escaliers ; un homme descendre la poussette d'une femme ; un autre me tenir la porte. 

    Il n'y a pas de petits actes.

    Alors à tous ceux qui pleurent le soir dans leur chambre, tout ceux qui ne regardent plus les infos parce que c'est une avalanche de gadoue qui nous tombe sur la tronche, parce que ç'en est débile et déprimant ; rêvez un peu avec moi.

    J'ai vu un homme m'abordez dans la rue, pour me dire "comment ça se fait que vous n'ayez pas froid par ce temps ?" Me parler de la nouvelle décoration de son appartement avec un humour un peu décalé, un accent à me faire mourir de rire ; un homme qui a simplement partagé quelques instants et qui m'a demandé 

    "vous avez passé une bonne journée ?"

    Et peu importe ce qui s'est passé, l'instant, transforme tout en un oui. Merci pour votre cœur, pour ces instants qui, comme des météores ont percuté les miens ; envoyé se faire voir cette paranoia du monde qui nous entoure. Parce qu'il m'a simplement quitté sur un "bonne journée" un peu pressé, s'arrêtant en plein milieu de phrase pour tourner.

    A tous ceux qui râlent, qui disent que les gens sont indifférents ceux qui gueulent pour dire que le monde va mal et qui ne font que l'enfoncer, j'ai vu une étudiante ouvrir son porte feuille pour donner quelques pièces à un homme, qui avait tout perdu, même sa dignité, même son droit d'exister -la société lui a pris, ce jour où il a dû monter dans le métro pour crier sa détresse et mendier-, rappelez vous que vous pouvez allumer les torches qui embraseront le ciel.

    Il suffit d'une braise, parfois.

    Ouvrons les yeux, allumons les cœurs.

     

    Maéli

    Merci <3

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