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Lettre à une braise qui s'essoufle
Je voulais pas le dire comme ça : mais je t’en veux. Un peu, beaucoup, pas du tout.
Ton rire me manque. Il s’écrase, sous mes paupières, un cristal qui se brise en éclat. Un fantôme, un mirage, qui éclate comme s’il n’était rien ;
; rien qu’un souvenir
Et tu me dis à demain mais le temps s’égare, il s’est aussi perdu sur les bords de Seine, dans Paris sous un soleil d’automne, et parfois il trébuche sur les pavés ; et tu n’es pas là. Et tu n’es pas là.
Il suffirait d’un mot ; d’un soupir, peut-être
et je serais en chemin
Mais tu ne peux pas mais tu me poses un lapin ; mais une comète a heurté la Terre et je croyais que c’était moi, cette comète. Je croyais pourtant bien que dans nos regards un bout du temps s’est suspendu, deux lambeaux d’univers ont formé un météore
Je me cache encore derrière des rideaux, des comédies et des touts petits rien mais tu as ton pied posé sur mon cœur. Tu veux bien le soulever un peu ; histoire de faire un appel d’air, histoire de respirer
histoire de ne pas se faire écraser
Et si tu ne veux pas de moi : rends-moi ma liberté.
J’entends plus souvent le son de ta voix quand je suis à cent kilomètres, derrière les dunes, au-delà des frontières que quand la même ville nous abrite.
Je me sens comme un oisillon qui ne voudrait pas s’envoler sans son papillon ; comme une de ces feuilles en forme d’hélicoptère qu’on vient de détacher de l’arbre et, tu sais, qui tourne qui tourne à s’en donner le vertige
La chaleur de ta peau danse, sur le piano, comme un mirage ; et je frissonne encore car j’ai beau y faire, il y a cette ligne dessinée entre les lumières de nos prunelles qui fait que je n’arrive pas à m’en détacher. Comme si je ne le voulais pas vraiment.
Alors je t’en veux, un peu beaucoup à tous les temps et à jamais ; tu permets que je pose ce paquet qui m’oppresse sur le bord de la route ?
Est-ce que j’ai raison d’attendre encore ?
Maéli
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