• Un matin d'hiver, un accord de guitare a résonné et le pont s'est enflammé.

    A mi-chemin, mon fil a craqué.

    Si j'avais su, j'aurais p'têt fait un pas en arrière...

    Ou pas.

    La pluie tombe, me mouille, me trempe ; c'est bon de se sentir vivant, de se sentir palpable, de comprendre qu'on est pas des fantômes, qu'on a not'e réalité.

    Pour un baiser, pour un parapluie ; pas de côté.

    Ballerines qui sont arrivés en un silence sur scène, colombes qui s'envolent ; nos hirondelles annoncent le printemps.

    Il y a des jours, j'peux pas empêcher mon pied d'taper l'rythme ?

    Mon futur est une histoire qui s'écrira sur les battements de mon coeur.

    Respire et démarre. Le temps n'attend pas, le temps est un éternel départ, le temps mon éternel au revoir ; mon éternel recommencement.

    Chaque seconde est un pétale qui nous tend la main, en un sourire, comme pour dire, voilà, tu me voulais, je suis cette chance que tu attendais, de faire mieux que ton précédent refuge.

    Temps qui nous cache, temps qui nous lâche ; seule échelle, mirage de nos vécus.

    Un soir d'hiver, je me suis endormie entre deux mondes, le fil tellement fin qu'on en savait rien, l'avenir tellement incertain qu'on pouvait se permettre de l'rêver.

     

    Maéli.


    votre commentaire
  • T'es tombé, là, et j'me suis dit "y a bien une raison".

    J'ai passé mon ch'min ; d'façon, si t'étais là, c'était pour l'recroiser, non ?

    Tu t'es retrouvé dans mon monde et je me suis demandé.

    Le vent a soufflé et j'ai tout oublié.

    Comme une vague, ils m'ont englouti, mes souvenirs, mes trésors, mon volcan, ma force et ma descente ; ce qu'il me reste et ce qu'il me manque.

    Un pied devant l'autre ; pour pas perdre l'équilibre.

    Un sourire après l'autre ; pour se souvenir de la vie.

    J'ai pas brisé la glace, j'ai pas passé l'autre côté du mur ; j'me suis contenté de regards. Et puis le bateau a mis les voiles, l'horloge a sonné le dernier tac et le navire a quitté le port. Fragile frégate qui s'en va et mon coeur qui coule ; ah, j'me s'rais encore faite avoir ?

    Y m'suffit d'un rien pour attacher mon coeur à un autre, y m'suffit d'un rien pour partir à l'autre bout du monde, pour toucher la Lune des doigts ; y m'suffit d'un souffle pour décoller.

    J'aurais aimé comprendre.

    Tu leur ressemblais tant...

    Et pourquoi toi, à la croisée des ch'mins ? Pourquoi, dis-moi ?

    Silence des instances qui nous a condamnés à la distance. A l'ignorance.

    Fragilité à fleur de peau, je voyais tes pétales trembler, feuilles qui frissonnent, électricité qui m'a figée, électricité qui m'a ordonné d'aller vers toi, qu'le paradis, c'était par là, qu'il fallait faire le pas ; ton mystère voulait faire tomber le voile.

    Promis, je froisserai pas les toiles de l'avenir, la prochaine fois.

    Promis, l'aube ne se floutera pas, d'un coup, comme ça, sur une dernière seconde.

    La vie m'a tendu la main, les règles des humains m'ont tenue, là, à distance ; en tout cas, tu m'auras appris ça.

    Tu m'auras cassé cette chaîne là, mon apparition, mon illusion, ma frégate en proie aux vagues ; un soir, tu lèveras les yeux et tu verras que, juste au-dessus des yeux, à deux clignements de paupières, brille un soleil qu'est pas près d's'éteindre.

    Et si par mégarde tu t'endors, tu pourrais bien la sentir, cette lumière, des disparus qui brûle en toi et qui n'attend que d'embraser l'obscurité pour te révéler la plus belle aube de tous les temps. Ton apocalypse à toi.

    Ton miracle.

    Alors merci, de t'être posé là, papillon d'une nuit, sur mon fil ; merci parce que j'avais failli oublier que la liberté m'avait emporté, que j'avais failli oublier qu'mon coeur est roi.

    A une apparition, comme une bougie, qu'a brûlé en une nuit ; comme une apparition d'hier qui m'a montré le ciel et tu "c'est par là".

     

    Maéli. 


    votre commentaire
  • Tombée sur une croix, tombée sur toi

    Brise qui balaye, sourires qui soulèvent

    Petits poids qui roulent et sentiments en boule qui s'enroulent se déroulent déboulent

    Pour un pas, pour un regard

     

    Illusion, sur un pont, entre deux mondes

    Caresses des flocons et magie du feu qui embrasent

    La Terre a vu ce soir le paradis parti en fumée

    Nuages qui s'évaporent ; à quoi ressembleront mes lendemains ?

     

    Trébucher sur un pavé, qui dépassait ; mais où

    se sont égarées mes pensées ?

    Partitions des souvenirs, il faut remettre dans l'ordre les notes et

    composer le présent.

     

    Pourquoi t'as disparu comme ça ?

    Pourtant t'es toujours là...

    Flamme qui s'éveille en moi, à jamais tu brûleras

    Pour une paire d'ailes, pour un rêve ou une pour une vie

    Saut de l'ange, saut étrange

    J'ai sauté du pont.

     

    Maéli.


    votre commentaire
  • Musique : http://www.youtube.com/watch?v=Bd_YlSj5H98&feature=youtube_gdata_player

     

    J'sais bien que j'ai pas beaucoup à donner, j'sais bien qu'jsuis pas parfaite ; j'sais bien qu'y aura toujours meilleur que moi.

    J'sais bien qu't'es si loin.

    Tu sais qu'un jour les étoiles sont tombées du ciel, comme ça, d'un coup ? Qu'elles sont parties, aussi, dans un clignement de paupières ? Que je les regarde, le soir ; et que parfois, je rêve de les rejoindre, là-haut ?

    Que t'es mon étoile filante, que t'as parcouru la nuit, repeint le voile de l'obscurité dans les mille couleurs de tes sentiments, qu't'as embarqué mon coeur, fait exploser les limites et qu'aujourd'hui je suis libre et t'es dev'nu mon tout ?

    Et qu'depuis ça, y a moi. 

    Moi, qui danse sous la pluie, moi qui ris devant ma douleur et dis guérissons de nos peurs, moi qui souris d'aujourd'hui, d'hier de demain, moi qui t'aime t'aime t'aime, moi qui existe, même sans toi, moi qui ai mis la vie dans mes draps, puis dans mes pas, moi qu'ai chopé l'bonheur en plein vol.

    Moi qu'ai vu passé les oiseaux au-dessus de ma tête, rêvé de déployer mes ailes, moi au-dessus du gouffre, moi en-dessous du ciel, moi qui cours et qui plane ; moi qui ne suis plus de ce monde.

    Ma plume comme résistance, ma plume comme lumière, ma plume comme destinée ; peu importe où tout ça nous mène on vivra.

    Combien d'fois l'amour est tombé du ciel, comme ça et m'a laissée tomber, sur un coup d'désespoir ?

    Alors arrête de penser à moi quand tu décides ça, j'serai heureuse là où ton coeur t'emmènera ; parce qu'après tout, c'est pas ça, le principe de l'amour, souhaiter le bonheur à ceux qu'on aime ?

    J'résiste à ma façon, dans le noir, à ta peur qui pourrait nous mener droit dans le mur  ; mais soupire pas, j'crois en toi comme en l'horizon qui nous portera au dessus des frontières.

    Alors, t'en fais pas pour moi, j'ai fait mes choix. Nan, mais qui pourrait regretter d'avoir suivi son coeur ?

    Je sens le monde qui coule en moi et qui refuse de baisser les bras, je sens le vent de l'espoir qui gonfle mes voiles, je sens ses lumières qui s'allument, jour après jour, dans leur yeux ; je sens cet univers qui se réveille...

    Et puis, j'ai ça dans la peau, dans les gènes, ça coule dans mon sang et ça scande : aimer. Depuis qu'j'y suis allée, sur cette plage, p'us rien peut m'arrêter, parce qu'y a un truc qui brûle en moi, un truc qui s'appelle la vie, un truc a fait exploser mon quotidien.

    Alors tu sais quoi ? Tu pourrais bien dérailler, tu pourrais bien t'casser la gueule, t'ramasser, tu pourrais bien m'oublier, tu pourrais bien t'en aller ; ma porte est là, ouverte.

    Alors tu sais quoi ? Peu importe la douleur, peu importe les chagrins, les obstacles et les blessures qui nous dépassent, peu importe ce qui m'attends. Peu importe la haine, la colère, la frustration, les lendemains sans raison, la déception, les fins du monde ; moi j'vis pour les recommencement, l'amour, les sentiments, les utopies, les rêves, pour dire c'était beau et c'est demain, pour briller briller briller, et quoi de mieux que l'obscurité ? Moi j'vis et tout c'qui nous traverse nous éveille ; moi j'vis pour être vivante.

    Alors tu sais quoi ? Je t'aime et je m'en fous.

    Je t'aime et je suis prête à vivre ; pour un tout, pour un rien.

    Liberté quand tu nous tiens.

     

    Maéli.

    Au monde entier, mais à ma lampe de poche et à John en particulier.


    2 commentaires
  • Je me tiens là, et je les regarde.

    Brouillard. Paupières qu'on ferme et qu'on rouvre.

    Elles sont assises en cercle, sur des fauteuils.

    Je fais un pas.

    Vaporeuse.

    Robe blanche. Frottis du tissu. Arc d'argent.

    Chasseuse qui s'avance.

    Eclats d'voix ; mais de quoi parlent-elles ?

    -Non ! Je refuse ! Ça peut pas s'passer comme ça, elle a compris la leçon !

    -Ah oui, tu crois ?

    Ironie qui s'élève ; noirceur qui s'élève contre Espoir.

    Et puis, voix posée, qui dispose, sur la table, des mots, comme des trésors, ou alors de parchemins qu'on risquerait d'effriter, au moindre froissement ; pourtant parchemin qui marquera le présent :

    -Je crois qu'ici tout le monde est conscient qu'on est à un tournant. 

    Une voix d'agonie a retenti :

    -Avec Colère, on a bien réfléchi...

    Et là, peut-être que j'ai compris qu'c'était d'mon av'nir qu'elles parlaient. Autour d'une tasse de café, comme d'un potin, comme d'un dessin.

    Mais j'peux pas les laisser faire !

    Alors, ça s'écrit, comme ça, en parallèle de moi ? Et moi alors ? De quoi, ma vie ? Si j'vois bien, là, elle m'appartient pas.

    Tasse de café, clope au bec, elle était là, dans son nuage de fumée, d'une voix aigre et rêche, a clamé : "Non, je suis désolée, elle ne peut pas s'en sortir".

    Désespoir.

    Un néant, juste là, devant moi, qui a menacé de m'engloutir, de la tête au pied.

    Décecption, dans sa robe de haillons, a lâché :

    -Roooh moi je voulais qu'elle y arrive, pour cette fois, quoi.

    -Des effritements, des affrontements, c'est c'qu'il lui manque, j'vous dis ! s'est énervée Colère.

    -Moi, je serais plutôt pour...

    -Cupidon, mais qu'est ce que tu veux ; tu crois pas qu't'en assez fait, là ?! l'a interrompu Frustration, dans ses vêtement trop serrés.

    Ils peuvent pas décider d'ma destinée autour d'un café ; mamma mia !

    Et puis je l'ai reconnue.

    Parce qu'elle s'est levée et parce que je l'avais choisi. Il y a des millénaires, il y a chaque instant.

    Mon Antigone a moi, ma Lumière, celle qui m'attend, là-bas, celle vers quoi tendent hier maintenant demain et à jamais : ma Destinée. 

    Lumineuse.

     

     

    Maéli.

    Réflexion.

     

     


    4 commentaires
  • Musique : http://www.youtube.com/watch?v=US7gn9k07Xw

     

    Si un matin tu te lèves 

    et tes lèvres

    murmurent : "danse..."

     

    Pieds qui frappent le sol, bracelets qui s'envolent

    Terre qui tremblent, feuilles qui tourbillonnent ; seconde chance, un dernier envol ?

    Sous les notes qui s'égrènent, un corps qui se réveille...

     

    Si un matin tu te lèves

    et que tu décides 

    la fin de ce monde si figé

     

    Enfin ouvrir ses oreilles et s'éveiller...

    Nos corps peuvent nous emmener dans un ailleurs si on les laisse faire

    lever le voile atteindre les étoiles, graines de pouvoir

     

    Si un jour tu te réveilles

    et que tout est noirci

    par leurs regards et que tu sais pas dire non...

     

    Mentir, ton corps il a jamais su faire

    S'tenir debout c'est déjà résister ; et puis pourquoi pas l'aimer ? 

    Trouver la corde à laquelle s'accrocher

     

    Si un jour tu décides d'être

    et que la vie t'épouse, 

    alors tu le sentiras couler en toi...

     

    Electricité des secondes, silences qui fracassent, 

    notes qui démolissent et qui reconstruisent ; sur cette portée, je me suis retrouvée

    Equilibre du fil, de la ligne

    Les sentiments sont nos encres 

    et l'espace est ma page.

     

    Maéli.


    votre commentaire