• Moi je croyais qu'on tombait amoureux et que le monde prenait cette même couleur que sous mes pinceaux ; que d'un coup tout brillait, que d'un coup, rien ne nous résistait

    J'ai toujours été un peu à dire l'amour d'abord ; l'amour comme hyperbole comme parabole comme refuge comme complément

    l'amour comme loupe pour mieux lire la vie, tu vois ?

    On m'avait pas dit que y avait des gens qui prendraient tout ce que je pouvais donner et qui me regarderait comme si j'étais un ciel étoilé comme s'ils venaient de voir un coucher de soleil et qui me diraient je t'aime 

    Mais qui me placeraient dans les trous de son agenda ; qui diraient même pas pardon ni ça va et qui diraient j'ai pas pensé -à toi ?

    Forcément ça m'a mise un peu à l'envers cette histoire.

    Moi je pensais que l'amour c'était la réponse à toutes les questions ; mon cœur c'est ma boussole mon seul vêtement mon horizon mon élément mon seul bonheur mon aquarelle ma partition 

    tu comprends pas ? Mais je suis nue, je n'ai absolument rien rien rien pour me protéger, parce que ce qui me tient debout c'est l'amour que j'ai pour vous pour toi pour ce monde, parce que ce que j'ai que ce souffle qui recouvre tout de lumière et qui me porte en avant 

    et quelque part c'est que si j'allais droit dans le mur ; je peux encore descendre du train, je peux encore dire qu'on mettra les pleins gaz pour autre chose que ça risque de dégommer sa race mais que ça fera moins de dégâts que l'amour cette bête sauvage

    ou je peux dire que ça vaut le coup ; je peux encore y croire à nous deux, je peux encore me dire que les murs en amour y en a pas -la question est là : m'aimes-tu réellement ? parce que si oui

    je saute sans un regard

    Je marche pas droit pourtant j'ai rien bu ce soir ; ils me disent que tu me mérites pas et ça tourne dans ma tête ça tourne dans ma tête et ça danse la valse avec l'amour que j'ai pour toi et tu me fais un spectaculaire croche pattes ; 

    parce que tu me traites pas comme on traite quelqu'un qu'on aime.

     

    Maéli


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  • vhttps://www.youtube.com/watch?v=vTM-k5O575c

     

    Mes pieds se balancent dans le vide. Il fait froid ce soir sur les bords de Seine. Je deviens dingue et j'essaye de le cacher derrière un frisson.

    Mon cœur est en bataille ; tout déraille. Donner un coup de poing, donner un coup de poing ; je finis par rêver de courir à nouveau. Il faut tout évacuer.

    Je dors plus ; j'ai l'impression de sortir de ma tombe. L'enfer qui résonne en moi grogne, il fait ses griffes sur ce bout de tissu rouge niché dans ma cage thoracique.

    Je ne sens plus le bout de mon nez et aujourd'hui je n'ai pas envie d'en rire ; plutôt d'en pleurer.

    Comment tout ça a-t-il pu arriver ?

    Je te revois encore me dire que je suis si belle, je t'entends encore trembler en disant je t'aime ; et puis promettre de toujours être là pour moi. Aujourd'hui, je t'attends encore sur les bords de la Seine ; tu es en retard, tu as disparu du paysage, et je ne suis qu'un morceau de verre qui crisse et crie dans le noir

    Et tu es là, sorti de nulle part, sorti de mes rêves et cauchemars ; je te reconnaîtrais n'importe où. C'est la première fois que ça me déchire ; entre te rouer de coup et te sauter dans les bras

    et tu me regardes au fond de mon puits et tu ne comprends pas que ça n'aille pas mais

    tu as disparu de la circulation pendant un mois putain !

    mais tu ne comprends pas qu'en trois mois, y a pas un jour où sur mon écran y avait écrit "ça va ?" ; y a pas un jour où je n'ai pas attendu de réponses qui ne sont jamais venues

    Et tu as ce regard un peu flou, et je ne sais pas si tu vois le trou à la place de mon cœur, je ne sais pas si tu vois les bleus les coups et les blessures que je me suis prise en tombant

    amoureuse

    d'un gars trop rationnel pour elle ; qu'a fait de belles promesses et les résultats nada, qui me reproche de ne pas être assez là et qui ne me laisse pas de place ; un gars qui vous dit qu'il vous aime mais qui vous dit pas "bon courage" quand il sait que le quotidien est parfois une épreuve

    qui vous dit qu'il vous aime, mais que c'est comme ça l'arrange, vraiment

    J'en tremble de tout mon être ; ça me fait toujours cet effet là quand je me mets à nu et 

    je me déteste déjà de t'avoir fait du mal d'avoir été si dure si égoïste ; d'avoir été sans concessions. Mais pourtant y a cette bête en moi qui hurle, enchaînée que je peux pas te laisser me faire ça, pas une seconde fois

    Y a une luciole, sous un drap qui me murmure que je suis venue, avec ma lanterne pour prendre soin de toi, que j'ai essayé, encore et encore d'être là ; mais que je me suis heurtée à un mur d'indifférence

    Et ça me détruit.

    Et ça m'a foutu en rogne, et ça m'a assise là au bord de la Seine ; je me bats tous les jours pour avoir mes rêves, je n'ai pas fait une seule promesse, je n'ai rien demandé et tu es venu me vendre tes joyaux et tes mirages mais mon Dieu 

    je ne voulais pas de ça.

    Toi, ça m'aurait suffi. Mille fois. 

    Et je suis là, naufragée, j'attends dans les starting blocks le dernier sprint et tu m'empêches de dormir et tu as disparu du cadran depuis longtemps ; et je suis là, comme une chaussette qui a perdu sa paire

    Je te regarde, la tête penchée ; tu t'en mords les doigts, hein ? Tu m'aimes et tu m'as foutu en lambeaux.

    Je cherche une porte de sortie. Y a pas d'échappatoire ; sinon, mon cœur finit broyé dans tes mains. 

    Le pire, c'est que je te regarde et que j'ai la frousse que tu me flingues ; que tu me dises, avec ce malaise que tu es passé à autre chose, qu'il y a quelqu'un.

    J'ai le cœur en deux bouts, et j'espère j'espère si fort que tu as senti ma détresse vu ma douleur ; j'espère que je suis arrivée à bon port, que tu as compris cette fois que l'amour est une responsabilité, que tu as vu l'état dans lequel je suis

    et que tu vas tout arranger.

    Mon cœur est dans tes mains.

     

    Mais si par hasard, une nuit il hurle à la Lune, si par hasard il hulule à m'en rendre sourde un soir ; si par hasard tu ne lui as pas donné de toit, j'irais le chercher.

    Et tant pis pour nous, tant pis pour nous...

    Mais détruit pas cet amour qui nous est donné, par pitié ; mon cœur est dans tes mains, je suis sur le point de m'effondrer.

     

    Maéli


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  • La nostalgie vous prend aux tripes comme un amoureux vous attrape la main, une dernière fois, pour dire « t’en vas pas ».

    La nostalgie, c’est cette mélodie, cette senteur dans l’air, quand la nuit tombe en hiver et que la journée n’est pas finie ; que reviennent sur la pointe des pieds toutes ces choses inachevées, toutes ces flammes soufflées avant de devenir brasier ;

    Qu’on regarde un peu derrière un peu devant et qu’on chavire

    Mon cœur a pris l’eau.

    L’amour va et vient ; l’amour n’est qu’une question de timing ?

    Ma raison s’accroche. Il faudrait prévoir les bouées de sauvetage en cas de naufrage, il faudrait prévoir un port où rentrer si jamais le bateau se retourne ;

    Et si aimer pouvait détruire ?

    Quel choix nous reste-t-il ?

    Vivre l’amour, se consumer, se laisser atteindre et puis couler ?

    La nostalgie qui vous prend et la rage qui se réveille, bête sauvage qui vient déchirer les tapisseries sur son passage ; ça n’a pas de sens tout ça où va-ton pourquoi moi et la frustration prend le pas

     

    Je perds toujours aux échecs et tu le sais.

     

    Maéli


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  • J'ai croisé mon fantôme ce matin. 

    La tasse à la main, je l'ai aperçu dans la pénombre, dans un coin de la maison, je me suis figée ; le cœur comme enserré dans des griffes glacées. Le monde a cessé de tourner.

    En pyjama, avec des cheveux en nid de corneille, il m'a fusillé du regard.

    Je m'apprêtais à articuler quelque chose, mais un fil s'est coupé mais je n'ai plus su quoi dire mais je me suis perdue dans le temps

    je suis restée coincée quelque part entre ici et maintenant et j'ai eu peur qu'il ne se fasse Méduse ; j'ai eu peur, un instant

    de ne plus pouvoir bouger à nouveau.

    J'ai croisé mon fantôme ce matin.

    Il m'a laissé sur le carreau, le cœur battant ; l'air de sortir de la tombe, avec des valises sous les prunelles je me suis demandée où était passée mon étincelle

    Elle a gueulé, d'une voix criarde ; comme un épouvantail et les corbeaux se sont envolés en coassant dans le ciel :

    -Et si t'arrives trop tard et si le monde est déjà à l'envers et si t'as encore tout fait foirer et s'il sait pas s'occuper de toi et si ça te détruit et s'il te brise le cœur ; et si t'es pas assez bien pour lui qu'il se rend compte qu'il s'est trompé ?

    Je suis tombée en arrière. C'est le genre de pensées qui ne m'ont jamais effleurée. Mais, si près du gouffre, si près d'avoir un miroir que je peux traverser ; j'entends d'ici les anges jouer de la trompette

    je suis tombée à la renverse.

    Elle m'a fusillé du regard et j'aurais voulu lui dire que tout ira bien, qu'il faut pas s'en faire ;  j'aurais voulu lui dire que je sais qu'elle dort pas la nuit, qu'elle pense à lui qu'elle pense à lui et qu'elle chasse ses rêves ; j'aurais voulu lui dire 

    que l'amour n'a pas de prix et que si ça me détruit, tant pis. 

    Et elle se tenait debout, comme pour me dire que ça n'avait jamais été que ma faute.

    Je me suis réveillée, avec un vide au niveau de mon cœur ; il y avait comme cette déchirure en moi, il y avait comme un vide infini et une douleur qui gémissait 

    et dans mes mains, il y avait mon cœur encore plein de sang.

    Il se souvient.

    J'ai soupiré. Il allait falloir nettoyer les draps.

    Et dans ma tête, les mots, comme en échos dansaient se répercutaient, résonnaient ; j'ai tout noyé dans mon café dans mon travail dans ma journée.

     

    Maéli

    PS : Je vous bombarde un peu de textes mais bon, c'est nécessaire x')


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  • "New world coming" Benjamin Walfish & Disa

     

    C'est un temps d'automne à se planter en haut de la colline, près de chez mamie, et attendre que le vent vous dénude

    C'est un temps d'automne à rester immobile, sur le toit du monde, et à laisser ses vêtements glisser ; sur ma peau nue, à laisser ses pensées m'abandonner

    Je me penche en avant, une bourrasque me fait vaciller ; la chandelle sous le porche de mamie résiste vaillament. Je délace mes chaussures, un souci de moins sur le côté

    C'est un temps à monter le son et laisser la musique prendre possession de mon corps ; la laisser m'emmener au bout du monde ; un temps à laisser se suspendre la note au porte manteau, encore en équilibre, dans l'air, 

    à exploser les voix dans ma tête.

    Quelque part entre ici et là-bas, entre moi et mes pas, la brume a recouvert mon corps ; ensevelie sous le poids d'une autre journée. 

    L'hiver est un murmure qui s'est infiltré dans les cous dans les couettes ; qui soupire encore sur mon oreiller à l'heure de se lever, qui drape l'horizon

    qui drape les saisons et que le son des carillons vient briser par-ci par-là, par coups d'éclats.

    Ensevelie sous les mots, je sirote l'hiver ; en attendant le sommeil.

     

    Maéli


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  • Le truc avec l'amour que j'ai pour toi c'est qu'il me rappelle chaque jour que j'ai échoué ; qu'il me rappelle que j'aurais pu vivre ce que tu vis 

    que ç'aurait pu être moi

    qu'il me rappelle chaque jour, que je n'appartiens pas à ce monde ; et que maintenant c'est pour toujours

    qu'il me rappelle que je suis vulnérable vulnérable vulnérable que je suis un grain de sable, une larme de cristal, et que se la jouer guerrière ça marche pas ; je me suis pris le mur, ils m'ont jetée, sans un regard

    Le truc avec l'amour que j'ai pour toi, c'est qu'il me déchire en deux, d'abord mes vêtements, puis le ciel en moi et après, je regarde mon cœur qui a disparu mon cœur qui a pris ses ailes et s'est posé dans ta main

    il ne me laisse pas de répit pas de rivages ; car tu n'es pas là tu n'es pas là tu es 

    parti

    Oh je veux gueuler à la Lune.

    Je me suis barrée en courant.

    Le truc avec l'amour que j'ai pour toi c'est que je tremble comme une feuille à l'idée que tu partes, à l'idée que tout s'envole, en un claquement de doigts ; ton silence je peux pas je peux pas je peux pas

    sans toi

    Pas

                sans

                                                               toi.

    Alors, laisse-moi dégringoler les escaliers maintenant ; ou ne me laisse pas.

    Le truc avec l'amour que j'ai pour toi ; c'est que mes peurs le temps qu'il lui a fallu pour éclore dans mon cœur le temps ta vie passionnante moi qui suis pas parfaite le monde qui tourne pas rond j'ai 

    peur d'avoir tout fait foirer une fois encore.

    D'arriver trop tard. 

    Le truc, c'est qu'on est bancals tous les deux, que notre relation tient pas, y suffit de voir l'effet de la marée ; le truc avec l'amour que j'ai pour toi, c'est qu'il est

    comme aucun autre que j'ai connu avant.

     

    Maéli


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