• D’où elle vient cette rage qui palpite en moi ? Pareille à un cœur qui bat.

    Je vais tout envoyer balader. Sur un coup de tête, mettre la pièce à l’envers, renverser les meubles et déchirer les feuilles ; et quand les larmes auront pris le relai de la colère, je monterai encore le son de cette musique insensée et je me mettrai à danser.

    Comment j’ai fait pour me foutre dans une situation pareille ?!

    Encore ; que ça résonne dans mes oreilles, comme si le chagrin qui m’emplit et tout le reste ne suffisait pas. Mettre des mots, jetez tout ça loin de moi ; pour ne pas ignorer tout ça, pour le laisser vivre en moi.

    Histoire de se faire déchirer en deux par cet océan qui nous traverse.

    Et qui me submerge.

    Je devrais faire comme si j’avais pas ressenti ton désir d’être avec moi ; comme s’il m’avait pas mise à l’envers et puis par terre ? Je devrais faire comme si ta main sur mon épaule pour me rapprocher, tout contre toi était aussi innocente que cet instant où tu m’as pris dans tes bras ?

    Un frisson.

    Je marche et mon sac se balade le long de mon corps. J’envisage de le jeter dans un buisson. Mais ce serait perdre du temps, si tout se renverse et puis s’il faut que j’aille tout récupérer ; cette idée m’énerve encore plus.

    Je me rends décidément folle.

    L’automne était magnifique ; dans ses habits rouges, jaunes et ces étincelles de verts. Le temps d’un instant, j’ai senti mon cœur s’apaiser. Le temps a paru surfer sur les feuilles, qui doucement s’égaraient sur le sol.

    J’aurais aimé que cet instant reste poésie, mais on était tous les deux sur un banc et j’ai bien senti que si je ne m’étais pas assise tout au bout sur le rebord, j’aurais finie blottie contre toi.

    Il aurait suffi d’un rien, que je me laisse aller ; il aurait suffi d’un rien…

    Comment c’est possible, dis-moi ? Je ne te connais pas.

    Je suis perdue ; en plein milieu d’un lac, c’est le naufrage et quand la marée viendra me chercher, pourrais-je te regarder dans les yeux ?

    Pendant qu’on en est là à frapper le sol de nos pieds et que le désarroi s’apprête à poser son drap sur mes épaules, dis-moi pourquoi. Pourquoi moi, pourquoi pourquoi ; pourquoi tu ressens quelque chose et pas moi ?

    Pourquoi tout va si vite ?

    Et cet instant, où tu as posé ta main sur mon épaule, pour me ramener un peu vers toi ; cet instant qui te rappelle à quel point tu es vulnérable, à quel point ton âme cherche un refuge un bateau un pilier.

    Un frisson.

    La colère a pris la fuite, mais j’ai un cœur qui palpite et un phare qui m’indique des directions différentes. Tout est à l’envers.

     

    Je suis une éponge, imprégnée de ce que tu as ressenti et j’arrive pas à m’en démêler. Je suis un navire à la dérive sur des eaux troubles.

     

    Maéli


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  • (https://www.youtube.com/watch?v=l9stigDCiLg)

     

    Je pianote sur la table. L’horloge tique. Et elle taque.

    Un coup d’œil à ma montre, une main passée dans mes cheveux ; un soupir. Depuis qu’on s’est rencontrés, je compte les secondes. Mais c’est incroyable cette impression de passer plus de temps à t’attendre qu’à avancer.

    Je me retourne, espérant te voir arriver à travers la fenêtre du café. On dirait un beau tableau impressionniste ; un de ceux que l’on vend partout à Paris avec beaucoup de rouge, de jaune et de gris. L’automne.

    Je n’ai pas de temps pour cette beauté, accaparé par un mot. Ton absence.

    On la dirait suspendue, juste au-dessus de la table ; un petit lutin sur un croissant de lune qui louche, qui me fixe, qui fait des pitreries. Oh, ça vous fait rire ?

    On dirait comme un coup répété dans mon intérieur, un éclair ; et ma cage thoracique fait caisse de résonnance, drôle d’orchestre en silence, qui me mine, pareil le balancier d’une horloge. D’avant en arrière.

    Je serre les poings. Les desserre. Envisage de d’attacher mes cheveux, mais j’aime mieux ma crinière en liberté. Avec elle, je me sens plus forte. D’avant en arrière.

    C’est la balançoire, la montagne russe ; je vais faire un malaise. Trente secondes où je me demande ce que je fais et tout part en l’air. Je voudrais prendre la première autoroute et quitter cette situation dans laquelle je me suis fourrée.

    Je lorgne le journal qu’on m’a distribué dans le métro, histoire de faire croire que non, je n’attends pas ; je fais quelque chose, j’ai quelque chose à faire. Quel espoir me pousse à encore essayer de faire adhérer les autres à cette illusion à laquelle je ne crois même pas ?

    Mirage. D’avant en arrière.

    La douleur ne vous oublie pas, hein ? Elle a son rappel sur son iphone, et ça sonne et ça sonne, dans le vide.

    « T’es où ? » Un message.

    Nos deux mondes se sont heurtés ; deux planètes en collision. J’ai pas d’équilibre, funambule ; je suis tombée dans tes bras quand je t’ai vu sourire pour la première fois. Depuis quand nos rêves d’amour se transforment-ils en ces histoires informes ?

    Depuis quand ces contes pour enfants deviennent-ils des toiles d’araignées où on joue aux dominos avec ses peurs et l’incompréhension mutuelle ?

    « J’arrive. Désolé j’ai pas pu faire autrement, ils étaient en retard à l’hôpital. »

    Un temps sur le sol au rythme d’une mélodie qui m’échappe. Une frustration qu’on expulse, aussi.

    Tu m’as manqué.

    Tu fais quoi, là, au juste ? Ça t’amuse d’arriver en retard et de me faire attendre trente minutes alors que t’as fixé l’heure du rendez-vous ? Mais qu’est-ce que tu veux ?

    Je comprends pas le langage que tu parles !

    C’est la dynamite, le champ de mine dans mon cœur et les petits soldats égarés s’envolent ; en éclats. Poussières.

    Avoir vingt ans et découvrir qu’on a pas tous les même façon de dire je t’aime ; s’aimer, quel balancier. D’avant en arrière. Mais j’y peux rien, mon cœur est accroché, comme mes rêves dansent sur la Lune.

    Je suis injuste dans ma colère, mais c’est comme si tu prenais ces blessures dont j’avais cru guérir et que t’y mettais de l’acide ; alors je bondis et je te saute à la gorge. Parce que j’ai mal interprété tes gestes et qu’il y a ces lentilles, devant mes yeux, qui me brouillent la vue…

    et parce qu’il y a, quelque part dans un placard

    quelque part entre les lignes de ta main

    Mon cœur. Qui attend presque sagement.

    Je mets mon téléphone en veille. J’essaie de me calmer. De comprendre. Car je sais que ce n’est pas de ta faute. D’avant en arrière. Mais il y a cette colère qui se cristallise, tu sais, au niveau de mon plexus solaire et j’en pleurerai ; je suis si dure avec toi…

    Et comme des chevaux en colère, elle se cabre, elle hennit, et moi, frêle cavalier, je perds pieds, je perds les rênes ; mords la poussière.

    Alors Mickaël Miro chante que l’horloge tourne et je suis amère, où sont mes contes de princesses ?

    Tu n’es pas là, que je suis déjà prête à sauter au plafond, tenue par les dents ; j’ai lâché la bride à la rage qui sommeille en moi. J’ai projeté toutes mes peurs et toutes ces étincelles de peinture sur toi ; je t’ai défiguré sous les assauts de mes blessures.

    D’avant en arrière. Parfois, j’ai l’impression d’avancer et je recule ; mon éternelle valse au sein du même carreau. Et je suis encore là, à attendre.

    Tu n’es pas arrivé, que je rembobine le film de mes pensées ; j’ai été injuste avec toi.

    Je serre les dents, un peu désarçonnée ; sur la crête entre ma colère d’un côté et de l’autre mon chagrin d’avoir été si dure. Mais dis-toi que si je me mets dans ces états, c’est que je tiens à toi. Je joue au tape fesses et je vais bien finir par tomber dans un des deux océans.

     

    On verra pour la suite.

     

    Maéli


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  • Il parait qu'il faut partir comme ça. Sans faire d'esclandre ni de vacarme.

    Sur un silence, creuser un temps sur la partition et prendre un soupir ; s'accrocher à un bémol

    Tu voudrais que j'attende sous la pluie jusqu'à la prochaine fois qu'on se verra ? Rends-moi mes chaines. J'ai ton empreinte sur la peau, il est vrai ; le manque me lancine parfois 

    J'ai des fois froid, sans toi ; et quand je revois tes yeux, je frissonne 

    ; il est vrai, qu'il y a bien un fil d'or entre nos deux âmes

    Je suis partie dans la nuit. Comme un songe ou un fantôme ; à l'anglaise. Les larmes ont bercé nos réveils, nous vivons dans deux imaginaires

    Quand on les regarde de près, rien ne prêterait à croire qu'ils sont différents ; mais dans mon coeur, ils paraissent irréconciliables...

    Tu veux la Lune mais tu n'as même pas tendu la main pour l'avoir ?

    Rends-moi ma liberté, remets-nous au futur, il est une rose sur mon chemin que je ne demande qu'à aimer ; dit-on au fantôme de cesser de nous hanter ?

     

    Maéli


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  • J'attends.

    Le soleil monte, haut dans le ciel. Mon coeur bat. Fort. Trop fort.

    Je tourne une page. Puis deux.

    Les lignes dansent devant mes yeux. Les mots jouent à saute mouton. 

    Peurs insensées ; angoisse invisible. 

    J'attends.

    Mon parapluie perché sur l'épaule, comme une ombrelle un jour d'été ; le soleil s'est caché.

    Je piétine. Fait passer mon poids du pied gauche au pied droit. Rien ne va.

    Je fixe droit devant moi.

    J'attends, encore et toujours. La lave doucement fait son chemin jusqu'à mon monde intérieur ; pour aller allumer une cheminée bouchée. Je vais mettre le feu quelque part, si tu continues. Mettre le feu à la pluie. L'idée me plait.

    Pas assez pour que je redevienne patiente.

    Un coup d'oeil à ma montre, tu n'es pas encore là. Mais que veux-tu donc ? Que j'attende encore pendant de longs jours sous la pluie... Mais je suis en équilibre, mon amour et il y a des courants d'air dans mon intérieur.

    Comment voit-on un futur à deux quand tout seul il est déjà si incertain ?

    J'attends, furax.

     

    Maéli


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  • On aurait pas dû se quitter comme ça. Comme deux inconnus qui s’aiment, comme deux amoureux qui rêvent.

    On aurait pas dû se dire au revoir à la lisière de la nuit, sans savoir où l’on va ; sans un soupir, sans un baiser. La fraîcheur de la Lune sur ma peau et les frissons de tes mains dans le creux de mon dos ; funambule sur hier

    Tes yeux rougis et cette immense vague, dans mon cœur ont tout emporté sur leur passage. Oh, j’étais arrivée si légère et je repars pleine de bagages ; il me reste des comment, des quoi des pourquoi et des tu veux quoi à déplier

    Nos horloges sonnent à la même heure ; chacune à son bout de l’Europe

    Et ton silence.

    Hurlement.

    On aurait pas dû se quitter comme ça, sans mettre des mots sur l’océan qui nous a submergé. Le monde réel aurait voulu que je pose un non, comme on met une brique avec du ciment, pour construire des murs

    et détruire tout espoir. C’aurait été plus simple.

    J’ai envie de mettre mon poing dans un mur, de foutre toutes ces histoires au placard, j’ai envie de hurler à m’en déchirer les poumons la voix à en faire tomber les étoiles du ciel ; comme si on pouvait reboucher les trous dans mon cœur en une seconde

    Tu me manques. Tu me manques. Tu me manques et ça met le bazar partout.

    Le temps passe et rien de tout ça ne s’efface. Il faudrait pleurer pour faire soi-même la marée qui ramène au fond des océans tous ces trésors ; oh, je suis naufragée.

    Je rêve d’amour mais mon cœur est ailleurs. Quelle hypocrisie. Quel monde insensé.

    Un cœur cogne dans ma cage thoracique ; où va-t-on maintenant ?

    Le monde réel voudrait que je te balaye, d’un revers de main ; n’est-ce pas ? Mais si l’on n’oublie tout ça, nous sommes deux inconnus aux cœurs égarés ; mais dans la même direction, je crois.

     

    Maéli

     

    Quel cœur insensé…


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  • Je voulais pas le dire comme ça : mais je t’en veux. Un peu, beaucoup, pas du tout.

    Ton rire me manque. Il s’écrase, sous mes paupières, un cristal qui se brise en éclat. Un fantôme, un mirage, qui éclate comme s’il n’était rien ;

    ; rien qu’un souvenir

    Et tu me dis à demain mais le temps s’égare, il s’est aussi perdu sur les bords de Seine, dans Paris sous un soleil d’automne, et parfois il trébuche sur les pavés ; et tu n’es pas là. Et tu n’es pas là.

    Il suffirait d’un mot ; d’un soupir, peut-être

    et je serais en chemin

    Mais tu ne peux pas mais tu me poses un lapin ; mais une comète a heurté la Terre et je croyais que c’était moi, cette comète. Je croyais pourtant bien que dans nos regards un bout du temps s’est suspendu, deux lambeaux d’univers ont formé un météore

    Je me cache encore derrière des rideaux, des comédies et des touts petits rien mais tu as ton pied posé sur mon cœur. Tu veux bien le soulever un peu ; histoire de faire un appel d’air, histoire de respirer

    histoire de ne pas se faire écraser

    Et si tu ne veux pas de moi : rends-moi ma liberté.

    J’entends plus souvent le son de ta voix quand je suis à cent kilomètres, derrière les dunes, au-delà des frontières que quand la même ville nous abrite.

    Je me sens comme un oisillon qui ne voudrait pas s’envoler sans son papillon ; comme une de ces feuilles en forme d’hélicoptère qu’on vient de détacher de l’arbre et, tu sais, qui tourne qui tourne à s’en donner le vertige

    La chaleur de ta peau danse, sur le piano, comme un mirage ; et je frissonne encore car j’ai beau y faire, il y a cette ligne dessinée entre les lumières de nos prunelles qui fait que je n’arrive pas à m’en détacher. Comme si je ne le voulais pas vraiment.

    Alors je t’en veux, un peu beaucoup à tous les temps et à jamais ; tu permets que je pose ce paquet qui m’oppresse sur le bord de la route ?

     

     

    Est-ce que j’ai raison d’attendre encore ?

     

    Maéli


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