• J'attends.

    Le soleil monte, haut dans le ciel. Mon coeur bat. Fort. Trop fort.

    Je tourne une page. Puis deux.

    Les lignes dansent devant mes yeux. Les mots jouent à saute mouton. 

    Peurs insensées ; angoisse invisible. 

    J'attends.

    Mon parapluie perché sur l'épaule, comme une ombrelle un jour d'été ; le soleil s'est caché.

    Je piétine. Fait passer mon poids du pied gauche au pied droit. Rien ne va.

    Je fixe droit devant moi.

    J'attends, encore et toujours. La lave doucement fait son chemin jusqu'à mon monde intérieur ; pour aller allumer une cheminée bouchée. Je vais mettre le feu quelque part, si tu continues. Mettre le feu à la pluie. L'idée me plait.

    Pas assez pour que je redevienne patiente.

    Un coup d'oeil à ma montre, tu n'es pas encore là. Mais que veux-tu donc ? Que j'attende encore pendant de longs jours sous la pluie... Mais je suis en équilibre, mon amour et il y a des courants d'air dans mon intérieur.

    Comment voit-on un futur à deux quand tout seul il est déjà si incertain ?

    J'attends, furax.

     

    Maéli


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  • On aurait pas dû se quitter comme ça. Comme deux inconnus qui s’aiment, comme deux amoureux qui rêvent.

    On aurait pas dû se dire au revoir à la lisière de la nuit, sans savoir où l’on va ; sans un soupir, sans un baiser. La fraîcheur de la Lune sur ma peau et les frissons de tes mains dans le creux de mon dos ; funambule sur hier

    Tes yeux rougis et cette immense vague, dans mon cœur ont tout emporté sur leur passage. Oh, j’étais arrivée si légère et je repars pleine de bagages ; il me reste des comment, des quoi des pourquoi et des tu veux quoi à déplier

    Nos horloges sonnent à la même heure ; chacune à son bout de l’Europe

    Et ton silence.

    Hurlement.

    On aurait pas dû se quitter comme ça, sans mettre des mots sur l’océan qui nous a submergé. Le monde réel aurait voulu que je pose un non, comme on met une brique avec du ciment, pour construire des murs

    et détruire tout espoir. C’aurait été plus simple.

    J’ai envie de mettre mon poing dans un mur, de foutre toutes ces histoires au placard, j’ai envie de hurler à m’en déchirer les poumons la voix à en faire tomber les étoiles du ciel ; comme si on pouvait reboucher les trous dans mon cœur en une seconde

    Tu me manques. Tu me manques. Tu me manques et ça met le bazar partout.

    Le temps passe et rien de tout ça ne s’efface. Il faudrait pleurer pour faire soi-même la marée qui ramène au fond des océans tous ces trésors ; oh, je suis naufragée.

    Je rêve d’amour mais mon cœur est ailleurs. Quelle hypocrisie. Quel monde insensé.

    Un cœur cogne dans ma cage thoracique ; où va-t-on maintenant ?

    Le monde réel voudrait que je te balaye, d’un revers de main ; n’est-ce pas ? Mais si l’on n’oublie tout ça, nous sommes deux inconnus aux cœurs égarés ; mais dans la même direction, je crois.

     

    Maéli

     

    Quel cœur insensé…


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  • Je voulais pas le dire comme ça : mais je t’en veux. Un peu, beaucoup, pas du tout.

    Ton rire me manque. Il s’écrase, sous mes paupières, un cristal qui se brise en éclat. Un fantôme, un mirage, qui éclate comme s’il n’était rien ;

    ; rien qu’un souvenir

    Et tu me dis à demain mais le temps s’égare, il s’est aussi perdu sur les bords de Seine, dans Paris sous un soleil d’automne, et parfois il trébuche sur les pavés ; et tu n’es pas là. Et tu n’es pas là.

    Il suffirait d’un mot ; d’un soupir, peut-être

    et je serais en chemin

    Mais tu ne peux pas mais tu me poses un lapin ; mais une comète a heurté la Terre et je croyais que c’était moi, cette comète. Je croyais pourtant bien que dans nos regards un bout du temps s’est suspendu, deux lambeaux d’univers ont formé un météore

    Je me cache encore derrière des rideaux, des comédies et des touts petits rien mais tu as ton pied posé sur mon cœur. Tu veux bien le soulever un peu ; histoire de faire un appel d’air, histoire de respirer

    histoire de ne pas se faire écraser

    Et si tu ne veux pas de moi : rends-moi ma liberté.

    J’entends plus souvent le son de ta voix quand je suis à cent kilomètres, derrière les dunes, au-delà des frontières que quand la même ville nous abrite.

    Je me sens comme un oisillon qui ne voudrait pas s’envoler sans son papillon ; comme une de ces feuilles en forme d’hélicoptère qu’on vient de détacher de l’arbre et, tu sais, qui tourne qui tourne à s’en donner le vertige

    La chaleur de ta peau danse, sur le piano, comme un mirage ; et je frissonne encore car j’ai beau y faire, il y a cette ligne dessinée entre les lumières de nos prunelles qui fait que je n’arrive pas à m’en détacher. Comme si je ne le voulais pas vraiment.

    Alors je t’en veux, un peu beaucoup à tous les temps et à jamais ; tu permets que je pose ce paquet qui m’oppresse sur le bord de la route ?

     

     

    Est-ce que j’ai raison d’attendre encore ?

     

    Maéli


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  •  Nos coeurs vibrent ; l’horizon est une corde de guitare et le vent souffle sa mélodie

    Il y a un feu dans ma cage thoracique qui dit à mes deux bras qu’il veut s’envoler, qu’il faut s’élever au-dessus de la médiocrité ambiante si l’on ne veut pas se faire écraser

    Le monde est un trésor ; une toundra désertique et brûlante. Le monde est aride et sec sous la langue et quand on le retourne, la douceur nous emplit ;

    comme une richesse qu’on nous aurait cachée

     

    Il faudrait deux ou trois ans pour faire le tour d’une journée et l’aiguille tourne dans son cadran ; elle fait la mesure et compte les temps

    Je me sens comme dans un match de foot où il faut compter les points ; et pourtant il n'y a pas de récompense à la fin 

     

    Maéli

    Griffoné 


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  • Qui parle de tomber amoureux ?

    Je siffle et je souffle ; la cage thoracique un peu embrumée par ce début d'année. Par toutes ces petites infidélités à toutes les merveilles qui n'attendent qu'à être découvertes...

    L'angoisse a son maillage serré et ses petits recoins cartographiés, il est temps de dépoussiérer ; mais l'inconnu est si grand, ô maman...

    Qui parle de rencontrer une âme, par hasard ?

    Je marche, sur les pavés ; sans boussole, comme si mes pieds savent où je vais, comme si la destination n'avait pas autant d'importance que le chemin

    Le monde tourne, mais qu'il a perdu la boule; l'horizon est si géométrique, je ne veux pas de lignes droites mais des feux d'artifices, des oiseaux sur les branches des arbres, des scarabées sur les chemins peu fréquentés, des regards qui vous disent la vérité ;

    je veux pas avancer le nez dans la boue

    Montre-moi le ciel, veux-tu ?

    Qui parle d'envoyer la solitude à la poubelle ? On n'est jamais seuls pas même aux milieux de l'indifférence des foules et des regards qui vous mettent dans une boîte

    J'ai des rêves pleins les murs ; ils se reflètent sur ma rétine, gigantesque cinéma, j'en ferais des patchworks des étoiles et des contes que je lirais à mes enfants le soir...

    Alors si ça ne tient qu'à ça : déchirons la toile d'araignée en nous pour y trouver le ciel plutôt que de s'égarer dans des contrées reculées.

     

    Maéli


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  • Le désert est aride sous mes pieds. Je sais, tu m'en veux.

    Le monde s'effrite doucement devant nos yeux. Je sais que tu ne liras pas cette lettre.

    Le soleil brille et pourtant il pleut. Les oiseaux dansent et chantent mais mon coeur est lourd, lourd comme une ancre qui chercherait le centre de la Terre, pour prendre pied ; comme un dernier poids qui s'évertuerait à me briser les ailes.

    J'ai vu le Ciel.

    Oh mon hirondelle, comment en est-on arrivé là ?

    Je cherche l'arc-en-ciel, il pleut si fort sur les toits et le soleil est pourtant là ; mais quel paradoxe.  Je voulais pas ça. 

    Désolée d'avoir saboté notre navire. Désolée d'avoir balancé la grenade que j'avais dans la main.

    Je pouvais plus jouer l'insouciance devant tes mensonges, la colère a construit son empire, il fallait faire sauter le volcan ; mais tu ne m'as pas laissé le temps et voilà que tout part en flammes.

    Pourquoi n'as-tu pas été là ? Pourquoi ne peut-on pas parler comme deux êtres qui s'aiment, sans se juger ? Pourquoi, oh oui, pourquoi ne peux-tu pas reconnaître que pour une fois, toi aussi tu peux avoir tort ?

    Désolée si j'ai pas su mettre les limites à temps et si aujourd'hui, je demande de changer les heures de marée ; désolée si tu vois le monde s'effondrer mais j'étais plus bien dans notre amitié.

    Un oiseau quitte sa branche et les nuages s’amoncellent, autour d'un de leur ami solitaire.

    Je cherche la liberté et avec toi mes mots sont filtrés par ta fierté : je voulais être avec toi en t  o   u   t   e    s    i   n    c   é   r    i    té.

    L'été s'envole et les papillons aussi. Désolée si on a pas su s'écouter ; j'ai la rage au ventre car oui, je savais que tu étais prête à tout sacrifier pour ton rêve, mais j'espérais que notre amitié y survivrai.

    J'ai de la rancœur en tartines et j'arrive pas à prendre de la distance ; il me faut sortir de ce schéma à répétitions. J'ai compris que toi ça t'allait, mais pas moi, pas moi. Je cherche la liberté. 

    Désolée si j'ai pas su t'aimer.

     

    J'espérais que ça nous délivrerai toutes les deux. Mais il parait que l'on ne cesse pas d'aimer ; et j'en suis désolée pour nous.

    Désolée que nos incompréhensions, nos lâchetés, nos petites trahisons à nous mêmes nous aient menées sur un pont. Désolée si j'ai pris la décision de parler et que tu n'as pas voulu entendre ; désolée si le pont part en feu.

    Désolée car moi aussi j'ai été persuadée que l'on arriverait à surmonter ça ensemble ; désolée si je m'envole et tu t'enfonces. Je voulais pas partir sans toi.

     

    Vole, vole, petit trésor, car il est temps de quitter ce rivage...

    Désolée que ce soit achevé comme ça... Prenons le début au mot et allons vers d'autres horizons.

    Je te souhaite la lumière du monde, 

     

    Maéli

    PS :Si par hasard un jour tu tombes sur ce post, il est pour nous, Lourdes.


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